Bien que notre entreprise n’apparaisse jamais dans les classements des entreprises dans lesquelles il fait bon vivre et surtout travailler, les résultats de l’enquête Great Place To Work pour 2016 s’affichent comme moins calamiteux que d’habitude. Il faut reconnaître que nous revenons de loin en la matière… Il suffit pour s’en rendre compte de taper “GPTW” dans la barre de recherche de ce blogue (dans la marge de droite) ou d’aller dans la rubrique GPTW des libellés et de parcourir la quinzaine d’articles évoquant cette enquête annuelle effectuée par une société américaine.
Nous l’avions d’ailleurs surnommée “Garde Prête Ta Winchester” (GPTW) tant régnait la méfiance voire la défiance et l’hostilité. C’est dire l’ambiance !
Nous prenons acte positivement d’une amélioration d’un certain nombre d’items et notamment de l’augmentation de 6 points de l’Index Trust ou indice de confiance.
La note GPTW, qualifiée d’émotionnelle, augmente quant à elle de 14 points. Les plus belles progressions observées concernant la “Fierté” et la “Crédibilité”…

Il est notable que l’entreprise ait réussi, si l’on en croit la restitution proposée par GPTW, à améliorer ainsi certains items alors même que la politique salariale ou plutôt son absence demeure problématique et même inquiétante. Nous devons détenir la triste singularité d’être la seule entreprise de France à n’avoir pas augmenté les salaires fixes du moindre fifrelin depuis dix longues années. Sans parler du siphonnage de la marge des agences par la contribution totale et, cerise sur le gâteau, de l’élément modérateur que constituera à terme le budget appliqué à cette contribution. Il est donc possible de se sentir de plus en plus satisfait dans une entreprise rémunérant de moins en moins. Dont acte et voici une excellente nouvelle pour les directions. Les résultats demeurent toutefois inquiétants sur deux critère et non des moindres : le “Respect” et l'”Équité”.
A supposer la neutralité du fournisseur d’enquête, comment l’entreprise a-t-elle pu améliorer ainsi l’évaluation qu’en font nombre de ses salariés ? Il y aurait sans doute un certain nombre de points à analyser en détail et à développer dont, parmi les principaux, la rotation des effectifs. On sait en effet que toute grande entreprise ne peut maintenir un niveau de satisfaction convenable sans une rotation constante et régulière des effectifs tenant lieu d’auto-écrémage permanent. Le départ des déçus, insatisfaits et démotivés, remplacés ou non, améliore mécaniquement et significativement le niveau de satisfaction globale des salariés en place. Le phénomène s’avère d’autant plus flagrant après un plan social (PSE, PDV…) grâce auquel l’entreprise purge littéralement les effectifs qu’elle estime indésirables. Ce principe d’une logique imparable n’a rien de bien original se vérifie dans l’ensemble des grandes entreprises.
Autre critère non négligeable, l’arrivé de nos Excellences, les Ambassadeurs GPTW, dont le positionnement voulu par la direction les a placés entre les salariés et les authentiques représentants du personnel. Quelles que soient l’incontestable qualité et la bonne volonté des “Ambassadeurs GPTW”, ils n’ont aucun pouvoir de revendication, ni de contestation mais la démarche a permis à certains salariés de se sentir davantage entendus. Le salarié peut ainsi avoir l’impression de remonter efficacement un problème ou un mécontentement sans risquer d’enfreindre le moindre tabou. Les Ambassadeurs déplorent quant à eux le manque de moyens, leur manque de pouvoir et le filtrage tatillon des sujets abordés.
Si les résultats témoignent, à priori, d’une amélioration du ressenti des salariés Adecco, la route semble longue encore vers la reconnaissance explicite d’un bien-être au travail. Cette amélioration demeurera fragile tant qu’il ne sera pas répondu aux inquiétudes légitimes des salariés concernant l’évolution régressive des rémunérations et notamment de leur soumission aux budgets qui leur seront imposés.

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