N’ayant, comme toute véritable organisation syndicale qui se respecte, émis aucune consigne de vote pour les élections présidentielles, la CFE-CGC se réserve légitimement le droit d’analyser sans concession et critiquer au besoin l’action gouvernementale, de même qu’elle demeurera très vigilante quant aux réformes entreprises.

François Hommeril (CFE-CGC) : “Les droits des salariés doivent être préservés, pas précarisés”

“J’attends qu’Emmanuel Macron nous dise très précisément quels
sont les sujets qui vont être ouverts, ce qui n’est pas le cas
aujourd’hui”
, a réagi, lundi 15 mai sur franceinfo, François
Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, à propos de la future
réforme du travail prévue cet été par Emmanuel Macron.
France Info : Vous retrouvez-vous dans le programme d’Emmanuel Macron ?
François Hommeril : 

Le
programme est quand même assez peu détaillé. Il s’agit de réformer le
code du travail. Emmanuel Macron a dit lors de son discours
d’investiture “libérer le travail”. Je pose la question :
“Libérer de quoi ? De quoi s’agit-il exactement ?” Il y a dans la loi El
Khomri des conditions qui rendent favorable l’ingérence du rapport de
forces économiques à l’intérieur de l’entreprise, contre le rapport de
forces social. On a considéré qu’elles pouvaient créer à installer du
moins-disant social. On s’opposera à toute idée qui ne va pas dans le
sens de l’intérêt pour l’ensemble du pays et l’intérêt des entreprises.
J’attends qu’il nous dise très précisément quels sont les sujets qui
vont être ouverts, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.


France Info : Faut-il une nouvelle réforme du travail dès cet été ?

Il
faut dire deux choses sur les accords d’entreprise. D’abord,
ils existent. La négociation sociale dans l’entreprise est très vivante,
il y en a eu 36 000 l’année dernière. Le chiffre est constant, en
légère augmentation, et la plupart des organisations syndicales s’y
associent. Après, vous parliez des indemnités aux prud’hommes. Nous,
nous sommes radicalement contre le plafonnement des indemnités. Il faut
de toute façon un motif pour licencier les gens. Il n’y a pas lieu de
créer des plafonnements des indemnités. Nous avons de bonnes idées sur
ce qui aiderait les entreprises. Il faut s’attaquer à la cause. Les
indemnités ne sont qu’une conséquence d’un désordre à l’intérieur de
l’entreprise.

France Info : Sur quoi êtes-vous prêt à discuter avec Emmanuel Macron et le gouvernement ?

Sur
la question de la simplification par exemple. Il y a plusieurs
initiatives qui ont été prises ces derniers temps pour donner au code du
travail une forme plus simple et plus accessible. Cette simplification
doit être examinée dans un sens où les droits des salariés seraient
préservés et non pas précarisés. On crée des exemptions qui créent la
complexité du droit du travail. C’est ce qu’on a fait depuis vingt ans !
S’il y a une urgence, c’est de ne pas faire les mêmes erreurs que par
le passé.

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