Les résultats du quatrième trimestre et de l’ensemble de l’année 2020 viennent de tomber et ils sont…. excellents. Le tassement du chiffres d’affaires s’avère beaucoup moins sévère que ce qui a pu se dire ici ou là : il ne serait que de -2% pour la France, -3% en données corrigées à nombre de jours ouvrables identique. Le plus sévère recul vient d’Allemagne et de Suisse, avec une baisse de 11% du chiffre d’affaires (exit le faux miracle allemand ou la fin des illusions). L’Empire du soleil levant affiche une enviable progression de +9% et l’Espagne et le Portugal de +6%.

Venons-en à l’essentiel, aux résultats, à l’oseille, à la fraîche, au grisbi qui tombe dans l’escarcelle des actionnaires. Là, c’est plutôt l’euphorie : Près de 60% de progression des résultats du groupe en regard de 2018, soit, 727 millions, ce qui surpasse largement les prévisions du fameux “consensus” des analystes financiers.  L’Ebita, l’excédent brut d’exploitation s’envole à +8%.
Il est vrai que l’année 2018 avait été grevée par des ajustements de valeurs en Allemagne et Autriche, à hauteur d’environ 250 millions d’euros. Il est tout aussi exact que les résultats 2019 bénéficient, eux, du produit exceptionnel de 248 millions lié à la vente de la filiale américaine Soliant Health. Question cuisine et arrière-cuisine financière, le groupe joue plutôt dans la catégorie gastro.

L’actionnaire peut donc dormir sur ses deux oreilles, d’autant que lui sont garanties des rémunérations stables à hauteur de 2,50 CHF par action, quels que soient les résultats. Pour le salarié, c’est un peu plus rock’n roll.

Pour les salariés, la situation nous semble en effet notablement moins sereine. Le groupe annonce un nouveau programme de rachat d’actions de 600 millions d’euros sur 2020 et 2021. Pour bien comprendre les objectifs d’un rachat massif d’actions par un groupe multinational, il suffit de relire ce que nous écrivions en juin 2012 dans l’article “Rachat des actions par le groupe : à pleines mains dans le pot de confiture” : “Un expert  d’un cabinet spécialisé dans les transactions financières et
boursières, joint hier, va beaucoup plus loin et pose un diagnostic
extrêmement inquiétant : “C’est uniquement le désir de satisfaire les
actionnaires qui guide cette action via le redressement du cours. Que
cela suffise ou non à faire remonter le cours, c’est tout de même un
cadeau fait aux actionnaires car les dividendes seront partagés par
beaucoup moins d’actionnaires. Ce n’est pas un hasard si cette opération
se fait au moment où le cours est au plus bas, ce qui permet de
racheter le plus d’actions possibles et d’impacter ainsi fortement les
dividendes. Il ne faut pas oublier que les dirigeants du groupe sont
également d’importants actionnaires. Cette stratégie est donc purement patrimoniale et n’apporte aucune contribution au développement économique du groupe.

Par ailleurs, un analyste financier écrit ce matin : “L’exercice 2020 doit toutefois coïncider avec la finalisation du vaste
programme d’optimisation lancé en 2017, destiné à raboter la dépense
courante de 250 millions d’euros dès cette année”.  Plus que jamais,”Grow Together” c’est maintenant….

Note : nous rappelons l’efficacité de l’indispensable moteur de recherche de ce blog. Il suffit de taper un mot dans la barre de recherche (colonne de droite) pour avoir accès à nombre de données contenues dans les plus de 3 000 articles aujourd’hui en ligne. Par exemple, la citation ci-dessus a tout simplement été retrouvée en tapant “rachat” dans cette barre. Essayez, vous serez surpris(e).

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