Du 24 juillet au 21 août, rediffusion du
« meilleur de l’année »

Article paru le 26 juin 2020
La
conjoncture actuelle et le pilonnage médiatique quotidien tendraient à
nous filer un blues sévère en nous faisant accroire que le groupe se
trouve en situation périlleuse et peine à se remettre de la difficile
période de confinement que nous avons vécue. L’impact de la pandémie sur
l’économie et les dégâts à venir sont évidemment considérables mais,
comme cela a toujours été le cas, certains s’en sortiront mieux que
d’autres.
 

Nous avons la chance et la malchance à la fois de travailler pour un groupe particulièrement bien géré, une véritable machine à cash
qui d’une olive vous sortirait un litre d’huile. Le dirigeant ne fait
jamais que son boulot en pressurant, radinant et ponctionnant tout ce
qu’il est possible de ponctionner, en compressant la masse salariale et
les effectifs et en diminuant le nombre de sites année après année.
C’est le job d’un PDG, tout comme celui d’un syndicat est de défendre
les salariés face au rouleau compresseur de la finance et de ses
virtuoses de l’optimisation fiscale.

Le
groupe se porte donc bien, excellemment même, hormis la rude secousse
des trois derniers mois mais la santé d’une entreprise ne s’analyse pas
sur un trimestre, ni même sur une année d’ailleurs. En 2019, année de
léger tassement pour l’intérim, Adecco a quand réussi l’exploit
d’augmenter encore sa marge brute et ses résultats. D’ailleurs lorsque
l’on parle de tassement, même léger, il convient de nuancer et de
prendre en considération les années 2017-2018 au cours desquels la
profession a battu tous les records. Même si les financiers en rêvent,
les arbres ne montent pas au ciel.

ll
faut dire que sur la période de 2013 à 2018, l’État n’a rien eu d’un
ingrat et le scandaleux CICE – un déluge d’argent public versé aux
entreprises sans aucune contrepartie exigée – aura bénéficié au groupe à
hauteur d’un milliard d’euros (995 millions pour être précis). Pour les
trois majors de la profession, ce sont 2,4 milliards qui ont été versés
sans aucune exigence de maintien de l’emploi, ni de soutien des
salaires, ni même de formation. C’est juste cadeau et bonnes intentions.

Et encore ne vous parle-t-on pas des allègements de charges sociales qui feront l’objet d’une autre publication. 
Pour
donner un ordre de grandeur, imaginons, rêve fou, que la direction ait
attribué à chaque salarié permanent,pendant les six années de bénéfice
du CICE, une augmentation annuelle de 1 000 euros, sous forme de prime
ou mensualisée. Prenons un effectif moyen de 3 000 permanents (que nous
ne sommes plus). Le montant de ce geste s’élèverait, pour les six
années, à 18 millions d’euros, soit 1,81% du montant du CICE dont a
bénéficié le groupe pendant cette période. Vous voyez, ce ne serait pas
encore la misère ! Ne resterait plus que 98,18 % du montant pour
Mesdames et Messieurs les actionnaires, en réalité pour les fonds de
pension américains et autres.

Pour
ces raisons et beaucoup d’autres, l’absence de participation, le refus
d’ouvrir une négociation en vue d’un accord d’intéressement, celui
d’abonder les salaires amputés par l’activité partielle et les mille et
une pingreries que nous connaissons s’avèrent particulièrement
indécents. Au national comme au local, les organisations syndicales
doivent s’employer à mettre un terme à l’extrême financiarisation de
l’économie, destructrice de l’économie réelle, des emplois et des
entreprises. Elles doivent œuvrer à la fermeture du casino. Tout le
reste n’est que bla-bla, moulinets et faux-semblants.

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