Du 24 juillet au 21 août, rediffusion du
« meilleur de l’année »

Article paru le 14 février 2020
 
On
peut légitimement se poser la question si l’on considère le nombre
d’heures effectuées chaque mois sans rémunération. Tout travail doit
être rémunéré, c’est le fondement même du droit du travail et l’une des
deux obligations absolues de l’entreprise, la première étant de fournir
du travail. L’entreprise doit donc fournir du travail – en ce sens, la
placardisation est un délit – et le rémunérer. Évident nous
répondra-t-on ?



Pas
tant que ça si l’on écoute  les salariés, toutes catégories confondues,
reconnaissant effectuer systématiquement des heures au-delà de leur
base contractuelle sans pour autant les mentionner dans la base dédiée à
cet effet, ni prétendre à la moindre récupération et encore moins
rémunération. Ces heures relèvent donc à l’évidence du bénévolat.
Travailler sans être rémunéré, si les mots ont un sens, cela s’appelle
du bénévolat. Louable démarche lorsqu’il s’agit de loisirs ou d’aider
son prochain (Croix-Rouge participation à la vie de diverses
associations…) mais celle-ci devient des plus discutables lorsqu’il
s’agit d’une activité professionnelle.



De
plus, travailler gratuitement impacte très directement les négociations
salariales, la politique concernant les CDD et les effectifs en
général. Mettons-nous deux minutes dans la tête de la direction.
Pourquoi augmenterait-on des salariés qui, même s’il leur arrive de se
plaindre de leur rémunération, sont tout disposés à travailler
bénévolement afin de satisfaire aux exigences de leur fonction ? Il ne
s’agit même pas de travail au noir puisque aucune rétribution n’entre en
jeu. Tout au plus du travail dissimulé. Par ailleurs, pourquoi
attribuerait-on des CDD aux agences quand on sait et constate que nombre
de salariés permanents, parfois rémunérés au lance-pierre, prendront
sur leur temps de repos et de vie personnelle pour assurer le
fonctionnement de leur agence ou site ?



Que
peuvent faire vos représentants du personnel face à une telle situation
? L’entreprise fonctionne, le job est fait ! N’est-ce pas l’essentiel ?



Prenons
un exemple simple et basique pour illustrer notre propos. Aujourd’hui,
le Smic horaire est déterminé à 10,15 € de l’heure, soit 1 539,42 € par
mois. Un salarié Adecco rémunéré à 1 700 € mensuellement qui
effectuerait 16 heures supplémentaires non rémunérées par mois
abaisserait donc son taux horaire réel à hauteur du Smic. Calcul facile :
son taux horaire réel passerait de 11,21 € à 10,13 €, soit deux
centimes en dessous du Smic. Si pareille situation s’avérait
exceptionnelle, nous ne l’évoquerions même pas mais malheureusement elle
est courante au point d’en devenir banale. Travailler bénévolement
c’est baisser son salaire réel !
Même
si une base existe pour gérer le temps de travail, il nous est remonté
ici et là que son utilisation et par conséquent utilité serait plus que
réduite et qu’elle remplirait une fonction plutôt cosmétique…




 Avant
même d’envisager la moindre action visible nous nous adressons aux
salariés pour leur demander de nous aider à les aider en commençant par
supprimer le bénévolat ou travail dissimulé.

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