Sur ce blogue, nous avons régulièrement utilisé l’expression “armée mexicaine” pour railler un certain nombre d’embauches et de nomination de membres du Codir et associés alors que se dégarnissent les troupes de première ligne confrontées aux difficultés du métier, à l’accueil, aux clients, aux intérimaires et à une concurrence de plus en plus pressante. Il est dit, sans doute avec exagération, qu’à force de promotions pour le moins conciliantes, de passe-droit népotiques et de copinages en tous genres, l’armée mexicaine disposait de plus de généraux et d’officiers supérieurs que de simples soldats. C’est sans doute exagéré mais le concept nous parait clair.

 

Nous n’en sommes évidemment pas (encore) là mais il est quand même possible de s’interroger sur les orientations du groupe en la matière. A mesure que se dégarnissent les équipes du réseau, à force de départs contraints, volontaires ou pseudo-volontaires, liés à la mobilité par exemple, nous sommes abreuvés d’annonces de nominations mirifiques à des fonctions aux intitulés novateurs et imaginatifs. La direction nationale et internationale ne cesse de se renforcer alors que s’amenuisent les troupes productives. Sans parler du dernier parachutage (doré) sur lequel nous ne reviendrons pas.

Comme dans les meilleurs pièces de théâtre de Feydeau, des portes claquent en même temps que d’autres s’ouvrent. Tel cadre supérieur est remercié avec pertes et fracas (on a des noms !) tandis que surgit un heureux élu au titre de fonction ronflant, au mieux “directeur”, au pire “responsable” dont le contenu de poste s’avère flou ou même mystérieux. Souvent, la précarité de ladite fonction saute aux yeux et l’on imagine déjà la sortie prochaine du nouvel impétrant.

Le plus surprenant, c’est la nomination d’ex-bannis dont on avait oublié jusqu’au nom et qui, tel un diablotin, surgissent de leur boîte (ou placard) pour revenir sous les projecteurs. Nous en avons un spécimen au service RH mais la situation n’a rien de rare. Si encore ces nominations relevaient de créations d’emplois, nous nuancerions notre propos mais il faut bien reconnaitre que le plus souvent il ne s’agit que de mobilités fonctionnelles, “promotions”, recyclages, exfiltrations, sas de décompression vers la sortie, etc… Nous sommes la plupart du temps aux antipodes de la création d’emplois productifs à finalité tangible et connue de tous. Une sorte de monde hors-sol bien éloigné de la vraie vie…

Le réseau demeure le grand oublié de ces intrigues d’état-major. En agence, en hub, en centre de services, c’est trop souvent la galère, le concret, des horaires élastiques, un stress quotidien, le souci du résultat et de la qualité de services. Les équipes RH s’étoffent, fort bien et il était sans doute plus que temps, mais rien ne sera possible sans un maillage étroit avec des partenaires sociaux libres de parole et obnubilés par la défense de leurs collègues salariés. Les dernières élections professionnelles ont amplement prouvé que le choix de nos collègues cadres se tourne, sans équivoque possible, vers ceux qui s’expriment avec courage et lucidité, appellent un chat un chat et défendent réellement l’intérêt des salariés.

 

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