Sujet inépuisable semble-t-il, la discrimination fait encore couler encre et salive en abondance. Sous un titre accrocheur “C’est de la discrimination mais on peut le faire” : SOS Racisme épingle près d’une agence d’intérim sur deux”, le site de France Inter nous délivre les conclusions du dernier testing en date et de l’enquête réalisée par l’association SOS Racisme.

Rappelons en préambule que la première des discriminations à l’embauche épinglée en France par les organisations un tant soit peu sérieuses est celle qui concerne les “seniors”, c’est-à-dire les salariés et candidats de plus de 45-50 ans. Tout cela a suffisamment été prouvé et chiffré mais sans doute insuffisamment débattu et nous y reviendrons donc dans les semaines à venir.

Le plumitif de France Inter reconnait que l’intérim “C’est le milieu qui emploie la plus forte proportion de travailleurs étrangers. Un milieu à l’intérieur duquel il paraît donc difficile de discriminer”. Voici qui démarre plutôt mal s’il s’agit d’épingler notre profession sur une présumée discrimination ethnique à l’embauche. Mais, un peu plus loin, il évoque des résultats d’enquête sans appel puisque, selon lui, “45% des agences acceptent de discriminer à la demande de clients potentiels, ou plus rarement de se rendre complice de discrimination en fournissant les CV afin que la société commanditaire fasse elle-même le tri”. Possible mais on aurait aimé en savoir un peu plus sur la méthodologie appliquée à ce testing et à l’enquête en question. Quel échantillon d’agences ? Où ? Quand ? Quelles questions ont été posées ? A qui ?, etc. Un peu de rigueur ne saurait nuire car accuser ainsi la moitié des agences d’intérim revient à stigmatiser – terme en vogue – toute une profession, ce qui ne peut se faire à la légère.

Pour ce qui nous intéresse, c’est un véritable satisfecit adressé à Adecco qui a retenu notre attention. L’article rappelle les mésaventures de notre groupe il y a 20 ans, renvoyé récemment en correctionnelle il y a peu – on appréciera le rythme de Thémis – pour souligner qu’aucune des agences de notre groupe n’a été prise en défaut sur le sujet, contrairement à Proman, Ergalis (?), Morgan Services (?) et, selon notre limier, ce serait 60% des agences d’intérim qui auraient été prises en défaut – un peu plus haut dans l’article c’était 45%, mais ne mégotons pas – sur cette seule notion de discrimination liée aux origines.

SOS Racisme réclame une interdiction de gérer une entreprise pendant dix ans pour les employeurs condamnés pour discrimination, de même qu’une obligation de formation pour l’ensemble des salariés de l’intérim.

 

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