La réforme entrée en vigueur au 1er octobre va accroître la précarité de nombreux demandeurs d’emploi qui vont, pour nombre d’entre eux, voir leur indemnité baisser.

Jusqu’à présent, le salaire journalier de référence (SJR) était obtenu en divisant les salaires bruts perçus au cours des 12 derniers mois par le nombre de jours travaillés. Avec la réforme, une partie des jours non travaillés au cours des 24 derniers mois seront comptabilisés dans le SJR. D’où, arithmétiquement, une baisse des aides au retour à l’emploi (ARE). Ce sont jusqu’à 1,15 million de demandeurs d’emploi vont voir leur allocation diminuer de 17 % en moyenne, ce qui n’est pas rien. En même temps, expression décidément très en vogue, la durée d’indemnisation se trouve allongée de onze à quatorze mois en moyenne. Mais cet avantage ne bénéficiera évidemment qu’aux chômeurs de longue durée. Donc, pour résumer, moins d’argent c’est sûr mais plus longtemps peut-être. C’est là que se situe l’embrouille.

Cette régression de niveau de vie impactera tous les demandeurs d’emploi mais notamment les plus précaires et les jeunes. Avec l’obligation de travailler au moins six mois entiers pour percevoir une indemnité, 190 000 demandeurs d’emploi ne pourront ouvrir des droits dans les douze prochains moins alors qu’elles auraient pu en être bénéficiaires sans la réforme. Plus grave encore, 285 000 autres verront leur ouverture de droits reculer de cinq mois en moyenne.  Cela donne quand même 475 000 demandeurs d’emplois impactés négativement dont 160 000 de moins de 26 ans…

Notre système était-il trop généreux ? Sans doute compte tenu de l’état actuel des finances publiques mais n’aurait-il pas fallu procéder à des réajustements progressifs lors des années fastes ? Rien n’a été anticipé, ni géré et c’est maintenant aux plus modestes d’entre les modestes qu’est présentée la facture. D’ailleurs, ne pouvait-on pas maintenir quand même le niveau d’assurance-chômage, comme des retraites d’ailleurs, en s’attelant simplement à combattre réellement l’évasion fiscale et surtout la fraude sociale ? En gérant et en administrant normalement et fermement ce qui doit l’être.

Le “Plan d’action sécurité” mis en place dans le réseau Pôle Emploi en dit long sur le peu de sérénité régnant au sein du réseau. En effet, un premier achat de 695 bracelets électroniques capables de déclencher une alerte en cas de danger et d’une centaine de boîtiers dotés d’une alarme afin de signaler une agression ou des “incivilités”, en dit long sur l’inquiétude qui s’est emparée des salariés de cet organisme. Ces mesures ne concerneraient dans un premier temps que la région parisienne avec une priorité, dans les livraisons accordée dès cette semaine et sans que l’on sache bien pourquoi, à la Seine-Saint-Denis.

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