Dans son 14e baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, le Défenseur des droits révèle qu’un jeune sur trois en serait victime.

Présenté le 6 décembre par Claire Hédon, la Défenseure des droits, le 14e baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, réalisé par l’autorité administrative indépendante avec l’Organisation internationale du travail (OIT), révèle que plus d’un jeune sur trois a vécu une situation de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de sa recherche d’emploi ou de sa carrière, contre une personne sur cinq en moyenne dans la population.SEXE, ÂGE, APPARENCE PHYSIQUE ET ORIGINE PRINCIPALEMENT CITÉS

Menée auprès de 3 201 jeunes actifs de 18 à 34 ans, l’enquête souligne que les critères de discriminations les plus cités sont le sexe, l’âge, l’apparence physique et l’origine. Dans le détail, 68 % du panel considèrent que les personnes sont souvent ou très souvent discriminées en raison de leur origine, de leur couleur de peau ou de leur nationalité, 63 % en raison de leur apparence physique, 61 % en raison de leur identité de genre, 60 % en raison de leur orientation sexuelle, 54 % en raison de l’état de santé ou du handicap, 57 % en raison de leur religion. L’entretien d’embauche semble un exercice particulièrement périlleux et redouté : 60 % des jeunes disent y avoir déjà été confrontés à des propos stigmatisant ou des exigences discriminatoires.

Globalement, l’enquête met en lumière « une perception aigüe des discriminations chez les jeunes » puisqu’un sur deux déclare avoir été témoin au moins une fois de discrimination ou de harcèlement discriminatoire dans le cadre de son activité professionnelle. Le phénomène est tel que plus d’un tiers des 18-34 ans juge que les discriminations constituent « un phénomène massif dans la société française ».

UN CONTEXTE DE FLEXIBILISATION DU TRAVAIL ET UNE FORTE PRÉCARITÉ SOCIALE DES JEUNES

Dans un contexte « de flexibilisation du travail et de forte précarité sociale des jeunes », ces discriminations « s’inscrivent dans un continuum d’attitudes hostiles, allant de propos et comportements stigmatisant à tout un éventail de situations de dévalorisation professionnelles », résument les auteurs. Traumatisantes, ces discriminations peuvent constituer, pour certains jeunes, une expérience douloureuse qui entrave leurs accès à de nombreux droits, notamment l’accès au logement (13 %), aux loisirs (13 %) et aux administrations et services publics (10 %).

PLUSIEURS RECOMMANDATIONS AUX EMPLOYEURS

« L’expérience répétée des discriminations a des conséquences délétères et durables sur les parcours individuels, mine la cohésion de la société française et la confiance de notre jeunesse dans la promesse d’égalité », alerte Claire Hédon. À ce titre, la Défenseure des droits formule diverses recommandations aux employeurs publics et privés :

  • mettre en œuvre une phase de diagnostic et d’enquête au sein de l’organisation pour mieux identifier les risques discriminatoires à l’encontre des jeunes salariés ;
  • élaborer des actions de prévention et de lutte contre les discriminations, et prévoir des mesures spécifiques ciblant les jeunes actifs ;
  • interroger l’ensemble des processus et des critères de décision en matière de ressources humaines tout en informant et en sensibilisant l’ensemble du personnel à la non-discrimination.

Source : site confédéral CFE-CGC

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