Le dialogue social ça doit être drôlement bien. Il y a d’abord le dialogue, qui peut être contre le dialogue ? Et en plus social… Qui refuse le social ? Vous imaginez les deux accolés : dialogue social ! Ça en jette et là on droit frôler le sublime, l’extase !

Hum ! Revenons sur Terre et surtout chez Adecco…. Ce matin se déroulait la dernière réunion d’un processus de négociation supposée régir le droits des organisations syndicales et de leurs  représentants dans l’entreprise. Côté direction, restons discrets et respectons l’anonymat grâce à un pseudo, disons que nous avions Monsieur Loyal. Côté organisations syndicales, quatre représentants par syndicat représentatif dans l’entreprise. Une belle tablée donc et de quoi débattre, échanger, confronter jusqu’à élaborer un accord équilibré pour chaque partie. Hélas, Monsieur Loyal est très bavard, c’est là sa moindre faiblesse, et ses interminables tirades ne laissent que bien peu de place au vrai dialogue interactif. Chacun ronge son frein, tente de se positionner au forceps dans le chat mais les minutes et les heures défilent irrémédiablement sans que le sujet soit jamais vraiment traité, pas même égratigné. A l’évidence, la direction joue la montre (suisse bien sûr) et chaque minute grappillée sur le dialogue compte ! Le danger c’est de laisser les élus exprimer des sujets qui fâchent, c’est-à-dire les sujets de fond de la négociation en cours, les points essentiels qui permettraient de faire avancer le débat. La tactique est immuable et nous la retrouvons dans l’ensemble des négociations avec une mention toute particulière pour les NAO où, là, nous tutoyons les sommets ! Cela ne nous empêche évidemment pas de faire valoir notre point de vue et même d’être entendus mais à quel prix !

Pour nous un droit syndical équitable, c’est celui qui prévoirait une libre communication des élus vers leurs collègues salariés, du type Intranet, par exemple mais pas seulement. Depuis bien longtemps déjà nous sommes le seul des trois majors de la profession à ne pas disposer d’un tel réseau au service des salariés. Passons sur les innombrables justifications plus ou moins ésotériques, tantôt hilarantes, tantôt  insolites qui nous ont été opposées ces dernières années. Nous pourrions y consacrer un chapitre entier mais serait-ce bien captivant ? Mais il y a dans ce domaine du droit syndical bien d’autres question à traiter telles que l’organisation des structures en l’absence des cadres représentants du personnel et les nécessaires moyens à leur allouer, par exemple. Comment ne pas aussi aborder la discrimination syndicale particulièrement bien rodée et souvent pernicieuse qui pénalise la carrière de ceux qui ont décidé de s’investir pour le collectif ? Et tant d’autres aspects de l’engagement des élus…

L’important cher(e)s collègues c’est que nous puissions diffuser et recevoir le plus d’information possible et les canaux utilisés aujourd’hui s’avèrent plutôt efficaces (site internet, réseaux sociaux, messageries, téléphone…). Sans parler des indispensables contacts en face-à-face même si cette communication directe a pour le moins été mise à mal ces dix-huit derniers mois. Bien sûr, cela ne dispense en rien l’entreprise de ses obligations légales dans ce domaine mais la frilosité de la direction et les manœuvres dilatoires de Monsieur Loyal ne laissent rien présager de bon…

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