L’inflation galopante actuelle frappe évidemment tout le monde mais ses conséquences sont d’autant plus douloureuses pour les moins aisés. Sieur La Palice n’eut pas dit mieux. Quant à la solution miracle des aides étatiques insuffisantes et supplémentaires qu’il conviendrait de décréter, il n’est pas inutile de rappeler que notre pays figure parmi les plus endettés de l’Union européenne de même qu’il s’incruste durablement sur la première marche du podium européen de la fiscalité et des prélèvements en tous genres. Ce double (triste) record ne présage évidemment rien de fameux.

L’inflation actuellement subie porte essentiellement sur les produits de première nécessité, à savoir l’énergie et l’alimentation. Difficile de faire plus essentiel. Une hausse globale de 30% sur le prix de l’énergie (47% sur le gaz en 2021) et de 8% sur les produits frais, qui dit mieux ? C’est l’inflation la plus élevée depuis la création de l’euro qui devait , soi dit en passant, nous préserver de… l’inflation.

Mais le plus grave et néanmoins l’évidence c’est que toute inflation non assortie d’une indexation des salaires de même niveau se traduit forcément par un appauvrissement et nous assistons en direct à l’effondrement du pouvoir d’achat de tous et notamment des plus modestes y compris les retraités. On aura beau lui trouver toutes les justifications telles que la guerre en Ukraine ou la désorganisation des circuits de production et de distribution, une chose semble certaine c’est que l’inflation actuellement subie n’a rien d’une perturbation passagère. Les ménages et individus réduisent d’ores et déjà leurs dépenses et procèdent à des arbitrages budgétaires de plus en plus douloureux. Lorsque vous arrivez en fin de mois et qu’il faut faire le plein de la voiture, inutile de préciser que les reste à vivre en prend un sacré coup. Cela commence par les dépenses compressibles (vêtements, loisirs, convivialité, changement de véhicule, etc.) pour aboutir inévitablement à sabrer même dans l’essentiel, le vital (chauffage, alimentation…) et nous n’en sommes qu’au début du processus.

Les plus aisés et les plus prévoyants réussissent à maintenir l’illusion en sollicitant leur épargne mais l’écureuil ne sera pas éternel et finira par rendre l’âme tandis que les plus impécunieux rajoutent des crans à leur ceinture. Il est en effet loin le temps de l’indexation des salaires sur l’inflation qui aboutissait à une sorte de jeu à somme nulle, lorsque prix et salaires connaissaient des évolutions à deux chiffres chaque année.

Le moment est sans doute venu de remettre en cause le modèle de captation des richesses par l’actionnariat et ses zélés serviteurs au détriment du travail. C’est même le moment ou jamais.

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