La situation ressentie par les équipes des agences PME ne peut nous laisser indifférents et nous l’avons d’ailleurs évoquée depuis longtemps et à plusieurs reprises. En décembre 2018, par exemple, il y a donc près de quatre années, dans l’article “Les difficultés du réseau PME” mais surtout dès juillet 2019 dans celui au titre évocateur “Quel est réellement l’avenir du réseau PME ?“, nous soulignions déjà les inquiétudes dont nous faisaient part nos collègues du réseau PME. Le départ du Directeur opérationnel, avant son remplacement provisoire, puis la mutation du numéro deux de cette structure vers le réseau “Solutions”, ne présageaient pour nous rien de bon. Nous évoquions déjà, dans le second article cité “les signes sinon d’une désaffection, tout au moins d’un désengagement”. C’était il y a trois ans mais nos derniers échanges tout récents avec des collègues de ce réseau ne disent finalement pas grand chose d’autre, ni de plus.

En février 2021, nous confirmions nos craintes dans un article qui eut pas mal d’écho à l’époque : “Nos inquiétudes pour le réseau PME se confirment“. Nous le concluions par cette rapide analyse : ” Le moins qu’on puisse dire c’est que la segmentation, menée de manière systématique et souvent sans discernement a du plomb dans l’aile. Cette segmentation n’explique pas à elle seule le naufrage de notre activité dans le domaine du BTP mais y aura sans doute largement contribué comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises. Nous restons mobilisés en soutien à tous nos collègues du réseau PME inquiets pour leur avenir”. Faut-il aujourd’hui en retirer une virgule ?

Et aujourd’hui ? Le moins qu’on puisse dire c’est que depuis le transfert des équipes PME vers les équipes de Direction opérationnelle, le malaise, le mal-être même des équipes ne s’est en rien amélioré. La suppression de l’organisation en mode DO aura grandement contribué à déstabiliser des équipes qui avaient pourtant fait l’objet de toutes les sollicitudes et attentions possibles de la part de la direction, lors de sa création avant de subir et en tout cas de ressentir un véritable désamour. Nombre d’entre eux se pensent et se disent les “grands oubliés” ou les “mal-aimés” de la direction et de ses réorganisations à répétition.

Ils ont subi douloureusement une image qui leur était très injustement accolée de bons vivants pas vraiment débordés par le boulot. L’un d’eux nous évoque même un jugement malheureux entendu ici ou là, même si exprimé avec humour, un humour qui peut parfois blesser grièvement : “PME c’est la glandouille”. D’autres nous parlent de “vacanciers” et de la douceur de vivre dans les agences PME. Pas très solidaire tout ça, surtout lorsque l’on connait les difficulté critiques du sourcing que nous subissons tous et les conditions de rémunération qui n’en finissent plus de se dégrader.

Ajoutez à cela la pression mise sur les agences PME pour gagner à tout prix du volume alors même que leur mission initiale et essentielle consistait à soulager les agences “medium-large” des clients à faible volume et de leur recrutements souvent complexes. Une injonction paradoxale qui contribue à déstabiliser un peu plus encore des collègues déjà passablement éprouvés.

Aujourd’hui la direction, par respect envers ses salariés qui ont beaucoup, parfois tout donné, se doit de communiquer clairement sur ses intentions et orientations. Elle doit notamment répondre clairement à cette question plutôt simple : quel avenir pour des agences PME dont on a diminué le nombre, sans parler de l’intégration de certaines d’entre elles dans des Hubs, tout au moins dans les grandes agglomérations, et auxquelles on a supprimé l’organisation en Direction opérationnelle, ceci dans un contexte de déploiement d’un DO “Perm” et alors même qu’aucune organisation sérieuse n’a été tentée pour mailler leur activité avec celle des hubs et agences “Solutions” ?

La convocation à des réunions hybrides prévues en octobre réunissant pour la première fois les équipes “Solutions”, “Onsite” et “PME” est-elle de nature à rassurer les plus inquiets ? Pas forcément, bien au contraire, chacun s’interrogeant sur les raisons profondes et la finalité de ce soudain œcuménisme.

La direction doit exprimer clairement sa stratégie afin de permettre aux équipes d’envisager un peu plus sereinement leur avenir et nous pensons tout particulièrement aux Directeurs d’agence qui nous ont fait part de leur désarroi et de leur craintes pour l’avenir.

7 Commentaires

  1. Désolé pour les équipes PME mais la segmentation n’etait pas une bonne idée.
    Comme d habitude chez Adecco , personne n’a penser aux candidats , à la concurrence interne etcccc
    Les limites de la segmentation sont là depuis longtemps mais personne ne veut les voir ni surtout les reconnaître
    Avis à la direction :redonnez tout à Solution et les PDM vont monter
    Cette concurrence interne entre solutions ou site et PME est anti business
    A moins qu’elle ne profite à la politique de rentabilité à tout prix de nos actionnaires……..

  2. On fait, on défait, on segmente et finalement on se rend compte que la pertinence de la segmentation au bout de x années n’est peut-être pas si rentable parce que c’est en fait tout ce qui compte la haut.
    Quel discours tenir auprès de ces collaborateurs PME puis ONSITE aussi qui ont été écartés des DO du réseau dans un premier temps alors que la proximité est un lien est indispensable ? Est-ce nécessaire d’avoir autant de zones différentes et par conséquent de DZ et de DO qui tiennent tous des discours qui divisent ?
    On a voulu rassembler via les HUBS mais tant que chacun aura un management individuel, on y arrivera pas !
    Peut-être que la lumière a été rétablie en partie ?

  3. Cette segmentation qui a fait tant de mal. Sorti depuis quelques années de chez Adecco, je me suis retrouvé il y a quelques jours avec une Collègue Adecco qui elle même, a quitté le groupe quelques années avant mon départ.
    Le constat était déjà le même dès le début ! A croire qu’il n’y a que les opérationnels à s’en rendre compte, malgré les alertes et dégâts collatéraux humains.
    Et cette division qui n’aura effectivement généré que des incompréhensions entre les uns et les autres.

  4. Avec ds coefficient à plus de 2 évident les signatures de contrats se font plus rare en PME
    Il ne s’agit pas d’être en concurrence en interne mais de reprendre des parts de marchés, seulement avec des coefficients aussi élevés c’est très compliqué pour les équipes PME qui pourtant se donnent beaucoup de mal.

  5. Avec ds coefficient à plus de 2 évident les signatures de contrats se font plus rare en PME
    Il ne s’agit pas d’être en concurrence en interne mais de reprendre des parts de marchés, seulement avec des coefficients aussi élevés c’est très compliqué pour les équipes PME qui pourtant se donnent beaucoup de mal.

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