Notre président France du groupe Adecco a tenu à apporter sa réflexion au débat sur la retraite et plus particulièrement à l’éternelle problématique de l’emploi des seniors qui cessera d’en être une lorsque les employeurs daigneront changer leur regard sur lesdits seniors. Ceci dit, en France, l’on entre dans cette catégorie dès l’âge de 45 ans, ce qui signifie qu’il faut quand même tenter de demeurer encore 17 ans plus tard dans l’emploi pour atteindre l’âge actuel du départ en retraite et 19 ans si la réforme en cours venait à être validée.

Notre président France, Alexandre Viros a même annoncé que le groupe Adecco devrait proposer, dans les semaines à venir, des solutions concrètes pour les seniors. Il s’agirait notamment d’imposer aux salariés un check-up professionnel complet dès l’âge de 45 ans, un peu à l’unisson du gouvernement qui prétend mettre en œuvre un suivi médical serré et une prise en compte accrue des critères de pénibilité, ce fameux concept essentiel qui aura déjà fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis des années sans que  l’on entrevoie pour autant le moindre début de mise en œuvre de solutions opérationnelles. Même la Première ministre, Élisabeth Borne (to be alive), a assuré qu’elle voulait “prendre en considération l’usure professionnelle liée aux conditions d’exercice de certains métiers hier et aujourd’hui”. Quelles que soient les intentions réelles, on ne peut s’empêcher de penser que ces mots sonnent bien creux face à l’actuel projet de réforme qui aura pour première et principale conséquence d’appauvrir les futurs retraités.

L’idée d’un check-up professionnel à 45 ans peut apparaitre séduisante, sorte de bilan de mi-carrière qui devrait permettre à chacun de se situer et surtout de se projeter dans l’avenir. Mais qu’adviendra-t-il de ceux pour lesquels le bilan s’avèrera mitigé voire plus ou moins défavorable ? Qui procédera à cette sorte de diagnostic professionnellement vital ? Un prestataire extérieur garantirait-il davantage la confidentialité ? Pour appartenir depuis longtemps à un groupe tel que le notre, nous savons bien que cette confidentialité s’avère souvent à géométrie variable et même carrément utopique. Combien de collègues se sont-ils fait retoquer en allant taper à la porte de l’une ou l’autre des filiales ou en postulant pour une mobilité géographique, sournoisement bloqués par un appel téléphonique assassin ?

Bien sûr, notre président argumente et défend son idée : “A 45 ans, vous avez des biais, vous ne vous projetez pas dans votre vie de senior. Mais c’est le bon moment pour commencer à anticiper ce qui peut se passer dans votre carrière. C’est le bilan de vos compétences, mais qui devrait être vu comme un check up. Qu’est-ce que j’ai appris ? Qu’est-ce que je peux faire à l’avenir et vers quoi je peux m’orienter ? Je pense que c’est important. Quand c’est à 55 ans, c’est un peu trop tard pour faire ce bilan-là. 45 ans, c’est le bon moment pour voir quelles sont les options que l’on a devant soi”,

Puis, poursuit-il : “C’est le moment où vous pouvez corriger un certain nombre de choses ou prendre conscience qu’il y a certaines difficultés sur le plan de la santé. C’est le moment où vous pouvez prendre conscience qu’il va y avoir des risques et vous les anticipez. C’est mieux de le faire maintenant que plus tard“. Même s’il n’est mu que par de louables intentions et que le sujet mérite réflexion, n’oublions jamais que l’enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Mais concrètement, quel avenir aura le salarié dont le check-up révèlera en substance qu’il lui manque telle ou telle compétence et que, de plus, il souffre d’une affection chronique ? Nous vous laissons répondre à cette simple question…

De plus, cette réflexion est à placer en perspective du rallongement de la durée du travail à 64 ans, puis 65, comme dans la plupart des nations européennes, avec un objectif à 70 ans selon une étude déjà menée par la Commission européenne. Vous retrouverez aisément sur ce site l’article que nous avons déjà consacré à ce sujet. Faute d’engagement massif de tous, dès aujourd’hui, et même de dissidence sans compromis, c’est ainsi que cela se passera, soyons-en certains.

6 Commentaires

  1. Avoir de l’ancienneté chez Adecco c’est déjà compliqué alors imaginez comment sont considérés les séniors. Avec le toujours plus qui est demandé, trouvez déjà les séniors sur les différents sites du réseau !

  2. Moi aussi en tant que permanent senior chez Adecco, on m a proposé un check-up. On m a dit: tu ne veux pas signer ton avenant de rémunération , tu veux faire de l interim comme avant alors que maintenant c est «digital». Aussi on te propose un nouveau parcours en prenant la porte. Au final, mes 20 ans de «compétences» et de «relationnel» je les mets a profit chez un concurrent. Combien comme moi? Communication de facade de la direction mais la réalité est toute autre. Le chateau Adecco va tomber car ses fondations s s’effondrent avec ses «piliers» qui partent.

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