Ça y est, c’est fait. Indépendamment des mobilisations massives et de l’hostilité à un recul de l’âge de la retraite d’une très large majorité de nos concitoyens, le Sénat a voté hier soir, sans réelle surprise, le report à 64 ans à 201 voix pour et 115 contre. La Première ministre, Élisabeth Borne (to be alive), s’est évidemment réjouie de ce vote en vantant sur Twitter “une réforme équilibrée et juste”.

Fallait-il vraiment s’attendre à autre chose ? D’ailleurs, de quoi d’important un chef d’État de l’Union européenne peut-il encore décider réellement ? Petit télégraphiste de Bruxelles, il ne fait qu’appliquer une feuille de route déclinant les orientations de cette instance supra-nationale à la légitimité auto-proclamée. Reconnaissons au moins au locataire de l’Élysée la franchise d’avoir clairement annoncé, quelques jours avant le premier tour du scrutin présidentiel, sa ferme volonté de repousser à 65 ans l’âge de la retraite. A ce sujet, le 5 décembre dernier, nous écrivions : “(…) Et puis, il ne s’agit nullement d’une surprise puisqu’un tel cap (la passage à 65 ans, NDLA) avait été annoncé par le candidat à la présidence de la république, Emmanuel Macron soi-même, le 17 mars à Aubervilliers devant un parterre de 300 journalistes. A-t-on jamais vu dans l’histoire des républiques françaises un candidat annoncer une mesure régressive aussi sensible – trois années de prolongation de la durée de vie active – juste trois semaines avant le premier tour du scrutin ?“.

Un peu plus loin dans l’article cité, nous enfoncions le clou : “Ceux qui ont voté pour le candidat en question ou appelé à le faire ou se sont abstenus ne peuvent décemment aujourd’hui feindre de s’offusquer, ni s’opposer à un rallongement de la durée du travail, prévu, annoncé clairement juste avant les élections et gravé dans le programme électoral. Ce serait un peu trop tartuffe, indécent même et, de plus, une insulte à l’intelligence et à la cohérence.

Par ailleurs, ce n’est certainement pas à la légère qu’un Bruno Le Maire,  Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique (j’espère n’avoir rien oublié) a d’ores et déjà prévenu que cette réforme ne pourrait être la dernière. Nous savons et l’avons plusieurs fois évoqué sur ce site que le cap retenu par  la Commission européenne se situe, à ce jour, à 70 ans. Après un éventuel pallier intermédiaire.

Alors la lutte continue, bien sûr, mais déclarations, défilés sonores et chorégraphies suffiront-ils à stopper le broyeur bruxellois ? A voir.

3 Commentaires

  1. Ceux qui ont voté Macron l’ont dans le c… mais du coup les autres aussi. Je me souviens qu’il avait été très clair juste avant son élection et qu’il avait annoncé la retraite à 65 ans si il était élu. Comme d’habitude on est victime des cons

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