En fin de semaine dernière, le 19 octobre précisément, la justice, en l’occurrence le tribunal de Commerce de Nanterre, a donc tranché et départagé celui des deux vaillants concurrents qui reprendra la plateforme numérique Iziwork et… ce ne sera pas Adecco dont nous évoquions l’offre il y a près d’un mois dans l’article “Adecco a déposé une offre pour la reprise de Iziwork“.

L’offre de Proman, abusivement qualifié pour la circonstance de “leader français sur le marché du travail temporaire et des ressources humaines” par le quotidien La Provence – dans le Midi on ne ment pas, on exagère – l’a donc emporté sur celle de notre groupe et l’entreprise basée à Manosque possèdera donc aussi sa solution digitale. Roland Gomez, Président de Proman, s’est engagé à déployer et développer sa plateforme digitale dans les 16 pays dans lesquels est actif le groupe, y compris en Amérique du Nord. Il devrait par ailleurs conserver à la fois la marque Iziwork et la totalité des équipes.

Compte tenu de l’état d’Iziwork, en plein redressement judiciaire malgré une croissance soutenue, on peut quand même s’interroger sur la motivation qui poussait nos dirigeants à se mettre en compétition pour la reprise de ce prestataire digital alors même que QAPA, notre “solution digitale” à nous, semble un peu en difficulté sur un marché qui peine à se numériser aussi rapidement qu’en rêvent nos dirigeants. Accélérer le mouvement de la digitalisation ? Couper l’herbe sous le pied d’un concurrent un peu trop entreprenant ? Racheter simplement un fichier ? Ou simple posture et surtout message envoyé aux milieux financiers et à l’actionnariat ? Peut-être un peu de tout cela.

Quoiqu’il en soit et sans connaissance approfondie du dossier il est permis d’imaginer que le juge ait souhaité modérer, même à la marge, la boulimie du groupe Adecco, à moins qu’il ne se soit légitimement inquiété sur les suites qui auraient pu être réservées aux équipes en l’absence d’un engagement formel de leur reprise à cent pour cent. Si l’on en croit certaines publications sur Linkedin, Adecco ne s’engageait qu’à conserver 20% des effectifs seulement, soit un salarié sur cinq, ce qui gravait dans le marbre la disparition programmée d’Iziwork. De plus, l’hypothèse d’une reprise par Adecco semblait ne réjouir ni les équipes Iziwork, ni son fondateur, Alexandre Dardy dont les propos ont au moins le mérite de la franchise : “C’est la décision que nous attendions tous. L’offre Proman était très largement souhaitée par nos équipes car elle était la seule à prendre en compte la valeur ajoutée de notre outil technologique dans lequel nous croyons fortement mais aussi la considération et le respect de la totalité des équipes françaises et italiennes qui ont permis à Iziwork d’atteindre les 250 millions d’euros en cinq ans. Maintenant, nous allons nous appuyer sur les atouts de cette grande entreprise mais aussi sur son bon sens et son expertise métier pour atteindre nos objectifs de croissance et de rentabilité. Nous partageons la même agilité et l’esprit entrepreneurial alors je suis persuadé que nous irons très loin.

Sans commentaire.

3 Commentaires

  1. Tant mieux !
    Ça fera plus de sous pour les salariés lors du versement de la participation aux bénéfices. ?
    Ah bah non, en fait.

  2. L’image de notre entreprise n’est pas des meilleure, surtout que beaucoup sont partis chez Iziwork et Proman et qu’il n’avaient pas du tout envie de revenir sous la coupe d’Adecco.

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