Bien sûr le CAC ne reflète en rien, ou si peu, l’état de santé de l’économie réelle mais en dit toutefois long sur les finalités poursuivies par les politiques économiques, sociales et fiscales des gouvernements actuel et passés. Déterminé à partir du cours de quarante actions cotées en continu sur le premier marché, parmi les cent sociétés dont les échanges sont les plus abondants sur Euronext Paris, le CAC 40 propose un bulletin de santé fiable des groupes les plus puissants que la conjoncture actuelle et récente semble stimuler au delà du raisonnable. Crise sanitaire, menaces de guerre, inflation, surendettement, régression sociale, paupérisation accélérée voire tiers-mondisation… tout semble profiter follement aux agioteurs de l’économie-casino : les résultats sont là, bien concrets, pour le prouver sans le moindre doute possible. Nous nous sommes permis de rajouter du gras et du rouge (NDLR)

Comme les années précédentes, les dividendes et rachats d’action des entreprises du CAC 40 ont encore atteint un niveau record en 2023 : selon les données publiées par la lettre de Vernimmen, un peu plus de 97 milliards d’euros ont ainsi été redistribués aux actionnaires. Depuis 2019, si on met de côté l’année 2020 marquée par la crise Covid (et ainsi la limitation des dividendes dans les banques par exemple), les dividendes et rachats d’actions des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 37 Mds €,  soit une hausse de +61% ! (rappelez-nous la dernière hausse de votre salaire fixe, SVP ? NDLR)

Dans le détail, 67,1 Mds € ont été versés sous forme de dividendes (56,5 Mds € en 2022, soit une hausse de +19%) et 30 Mds € ont été consacrés aux rachats d’actions (23,7 Mds € en 2022, soit une hausse de +27%).

Comme les années précédentes, les versements de dividendes et rachats d’actions sont concentrés sur quelques groupes. Ainsi, Total Énergie (18,4 Mds €) et BNP-Paribas (9,7 Mds €) ont représenté 29% des rachats d’actions et dividendes versés en 2023. La dernière moitié du CAC 40 ne représente que 18 % du total des dividendes et des rachats d’actions (16 % en 2022). Il convient de souligner que les dividendes et rachats d’actions sont en hausse dans plus de la moitié des sociétés du CAC 40.

Ces chiffres illustrent la très bonne santé économique et financière des grands groupes dont les profits cumulés avaient atteint le niveau record de 156,5 milliards d’euros en 2021 (contre 39 Mds en 2020) dans un contexte de forte reprise de l’activité après la crise Covid. Si les résultats nets pour 2022 étaient en légère baisse (142 Mds € tout de même), la tendance était à un nouveau record en 2023 : selon un décompte effectué par BFM Bourse fin février 2024, les 35 sociétés du CAC 40 ayant déjà publié des résultats annuels ont totalisé plus de 146 milliards d’euros de bénéfices au titre de 2023.

Pour les 5 millions de salariés des entreprises du CAC 40, ces 97 milliards d’euros de coût du capital représentent l’équivalent d’une enveloppe annuelle de 19 400€ par tête. Dans un contexte où l’inflation est demeurée élevée (+4,9% en moyenne sur 2023) et les hausses de salaire insuffisantes pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés (selon la DARES, au 4e trimestre 2023, la hausse du salaire mensuel de base rattrapait enfin le niveau de l’inflation après plus de 2 ans de décrochage), cette exubérance du coût du capital dans les entreprises du CAC40 pose encore une fois la question du partage des profits des entreprises et de la hausse des salaire. (Tonton Adecco, pourquoi tu tousses ? NDLR)

Source : Lettre d’info JDS du 9 avril 2024

Bon week-end à toutes et tous et… à lundi !

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