Cet article (et son illustration) emprunté à Cadremploi.fr revient sur les délais abusivement longs qu’imposent nombre d’entreprises à des candidats souvent sans emploi ou à un tournant de carrière délicat. Rien ne peut justifier pareils délais : l’entreprise a un besoin et elle le traite ou il s’agit de négligence assortie d’un manque de respect ne présageant de toute façon rien de bon pour la suite. (NDLA)

ÉTUDE APEC – Délais excessifs, manque de clarté, tests inutiles : les cadres jugent les méthodes de recrutement dysfonctionnelles. Une récente étude de l’Apec pointe un niveau de frustration alarmant. Ils aimeraient que les entreprises adoptent des méthodes plus efficaces et plus humaines. Ce message n’est pas nouveau mais sera-t-il reçu un jour ?

Des processus de sélection chronophages et casse-pieds

“Au delà de trois semaines, c’est trop long !”  Les employeurs ont intérêt à entendre ce cri du cœur, du moins s’ils veulent embaucher des cadres, révèle une récente étude de l’Apec, portant sur les “Attentes des cadres en matière de recrutement”. Ces derniers sont majoritairement excédés par des processus de recrutement qui s’étirent à l’infini. Et 90% souhaiteraient passer trois entretiens et basta !

Les processus s’étirent à toutes les phases : les délais s’allongent, les entretiens se multiplient, les tests s’accumulent et au final la décision trainaille.

“Deux mois, c’est long. Moi, c’est quatre mois de préavis. Si on ajoute les deux mois aux quatre mois, six mois, c’est une demi-année… Il s’en passe des choses en six mois”Jeune femme de 25 ans, chargée d’assurance, citée dans l’étude Apec*

Ce sentiment d’attente interminable est partagé par beaucoup. “S’il y a quatre entretiens, c’est hors de question,” renchérit un homme de 45 ans, responsable comptable.

Outre cette dérive chronophage, les candidats reprochent aux entreprises de les “sur-mobiliser” sans tenir compte de leurs contraintes : déplacements multiples, entretiens de longueur injustifiée, passation de tests longs ou jugés inutiles, etc. Pour perdre moins de temps, les cadres souhaiteraient éviter d’avoir à répéter les mêmes informations à chaque entretien.

“Le coté vidéos, 15 entretiens, une étude de cas à l’écrit… pfff.”Femme, 40 ans, cheffe de projet en pharmacie citée dans l’étude Apec*

Manque de clarté et de visibilité

A processus poussif, frustration grandissante. Est-ce trop demander que de rendre le processus de recrutement transparent dès le premier contact ? Les cadres voudraient connaître la durée du processus, le nombre d’entretiens, les sujets abordés et les interlocuteurs qu’ils rencontreront. Mais les candidats estiment que ces informations sont souvent floues ou absentes, obligeant les candidats à naviguer à vue. Certains se plaignent d’avoir découvert des tests « surprises » le jour de l’entretien et pour lesquels ils ne sentaient pas préparés.

“Le processus de recrutement n’était pas expliqué et c’était une surprise,” raconte un homme de 35 ans, responsable d’exploitation.

Exemple issu de l’étude Apec *

Des informations essentielles trop tardives

Ah la fameuse question du salaire ! Elle arrive en tête des frustrations puisqu’une large majorité des entreprises continuent d’oublier de le mentionner dans leurs annonces. Et pourtant, 65 % des cadres aimeraient bien connaître cette information AVANT le premier entretien. Inutile selon eux de s’investir dans des recrutements qu’ils considèrent voués à l’échec. L’entretien de pré-sélection par téléphone devrait permettre de donner des infos décisives pour le maintien ou pas de la candidature : fourchette salariale, missions du poste (périmètre, niveau de responsabilité, poids des différentes missions, etc.) ou encore les autres étapes du processus de recrutement.

“J’ai fait tout le processus et au final ça ne collait pas au niveau salaire.”Femme de 52 ans, directrice d’agence bancaire, citée dans l’étude APEC*

De plus, 49 % des cadres trouvent difficile d’obtenir des informations sur la qualité de vie et les conditions de travail dans l’entreprise. 49 % des cadres ont des difficultés à aborder la charge de travail avec les recruteurs, 46 % à parler de l’ambiance de travail et 43 % du type de management.

Rencontrer sa future équipe de travail serait fortement appréciée : “Si j’avais eu un contact d’abord avec un opérationnel et non la RH, j’aurais peut-être coupé tout de suite, ça m’aurait évité un deuxième entretien,” renchérit un homme de 39 ans, responsable commercial.

“On s’est déplacé la moindre des choses c’est un appel, dire si ça a été ou pas.”Homme, 45 ans, responsable comptable

Une relation déséquilibrée et impersonnelle

Les cadres critiquent également la nature des échanges lors des entretiens. Ils sont nombreux à se plaindre de la posture des recruteurs, qu’ils jugent souvent trop formelle ou trop désinvolte, manquant de considération pour leur expérience et leurs compétences.

“Le commercial m’a dit ‘Bon, j’ai survolé, ça a l’air d’être bien ce que t’as fait’… Donc il s’en foutait,” se souvient un homme de 42 ans, ingénieur système.

Les candidats aspirent à des entretiens plus équilibrés et humains, où ils peuvent poser leurs questions et échanger de manière plus détendue. “C’est un peu comme un mariage. Tout ça influe sur la décision de vouloir y aller. D’un point de vue humain, ça passe ou ça ne passe pas,” explique une femme de 45 ans, directrice administrative et financière.

N’en jetez plus ! L’étude ne dit pas si l’on est face à des candidats “divas” ou des entreprises sourdes.

* Étude Attentes des cadres en matière de recrutement, mai 2024. Les analyses présentées dans cette publication reposent sur une enquête qualitative menée en novembre et décembre 2023 ainsi que sur une enquête quantitative en ligne menée en février 2024 sur un échantillon de 2 000 cadres en emploi du secteur privé constitué selon la méthode des quotas.

Source : Cadremploi.fr

4 Commentaires

  1. Les recruteurs et commerciaux peuvent aussi retourner le titre
    Marre des faux DA qui ne servent à rien qui sont arriver à ce poste sans savoir pourquoi ou de très très très bonne relation😌

    • Tout à fait d’accord avec toi. Les recrutements de cadres c’est comme des effets de mode parfois. La mode décathlon, kiloutou maintenant les entreprises de nettoyage. Quelle misère.

  2. Les entreprises recherchent elles des nouvelles personnes ou simplement ce constituer un vivier
    pour ne pas augmenter ses cadres??

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici