Du 1er au 31 août 2025 rediffusion des articles les plus lus de l’année – Article publié le 4 novembre 2024

Nous savons bien que nous sommes en pleine saison de chasse, une saison qui, selon les départements, s’étale de mi-septembre à mi-février, soit cinq mois par an. Un sale gros quart-d’heure à passer pour nos petits compagnons à poils et à plumes. Mais ce n’est évidemment pas de cette chasse-là que nous souhaitons vous entretenir sur un site syndical CFE-CGC.

Suite à plusieurs remontées dans un laps de temps relativement court, nous posons cette question : la chasse aux seniors est-elle ouverte chez Adecco, avec une volonté délibérée de diminuer rapidement le nombre de cadres parmi les derniers des plus anciens ? Trois cas détectés en trois semaines, qui dit mieux ? Il ne peut plus s’agir de hasard : à la première affaire, on s’interroge, à la seconde on forge une hypothèse que vient conforter la troisième.

Rappelons que le label “senior” en entreprise s’applique aux salariés à partir de 45 ans et même, pour de nombreux recruteurs, dès 40 ans !

Dégommer un cadre de plus de 55 ans, c’est le condamner à subir une décote de retraite, faute pour lui d’atteindre le sacro-saint nombre de trimestres obligatoires pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Hormis la faute grave ou lourde, et encore, il s’agit d’une mauvaise action aux conséquences redoutables et durables, en parfaite contradiction avec, à la fois les valeurs affichées par l’entreprise, ses séduisants engagements dûment signés dans les accords et notamment le dispositif anté-fin de carrière détaillé dans l’accord GEPP (Gestion des Emplois et Parcours Professionnels). Petites questions à se poser avant tout débat et afin de bien percevoir l’importance des enjeux : à combien de pots de départ en retraite vous êtes-vous rendu(e) ces dix dernières années ? Combien de salariés de plus de 50 ans dans votre entourage, votre zone et votre DO ? Impressionnant, non ?

La discrimination la plus répandue en France

La discrimination des seniors à l’embauche ou au maintien dans l’emploi, c’est aussi, rappelons-le au passage, l’un des 26 critères de discrimination punis pénalement par la loi. Il s’agit, selon toutes les études sur le sujet, de la discrimination la plus fréquemment observée et cependant pratiquement jamais sanctionnée. Bizarre, non ? Sur le papier, on frémit d’effroi devant la lourdeur des possibles sanctions : jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende ! Pipeau, flutiau et rien que du chiqué : connait-on un seul cas d’employeur qui aurait subi pour ce motif, un seul petit mois de prison et ne serait-ce que 10 K€ d’amende ?

Et question prévention, avez-vous jamais entendu parler, par exemple, de “testing” destiné à débusquer des comportements discriminatoires liés à l’âge ? Non, car cette méthodologie, discutable par ailleurs, ne leur a jamais été appliquée. Est-ce à dire que le critère de discrimination, défini comme tel par la législation et unanimement reconnu comme le plus fréquemment observé, serait indigne d’une méthodologie et d’une stratégie destinées à l’éradiquer ou tout au moins à en diminuer la fréquence ?

Les réformes successives des systèmes de retraite pèchent d’ailleurs gravement par hypocrisie en tentant de faire accroire qu’il suffirait de rallonger la période de cotisations pour sauver le système de retraite par répartition, notre système actuel. Il suffirait donc de travailler plus longtemps. Plus longtemps ? Pourquoi pas, mais où Messieurs les Tartuffe ? Où le malheureux salarié débarqué à 55, 58 ou 60 ans, quelque soit le motif, ira-t-il œuvrer jusqu’à l’âge légal imposé ? La plupart des syndicats de salariés et patronaux, tout comme les milieux politiques d’ailleurs, se montrent malheureusement d’une discrétion de violette sur cette discrimination quasi-généralisée. Pour notre part, nous avons traité à plusieurs reprises ce sujet et, disons-le ce scandale, sur ce site. Une rapide requête dans la barre de recherche vous permettra d’en juger.

S’agit-il d’un plan social “spécial seniors” en cours ?

Alors oui, revenons-en à la question qui nous occupe : existe-t-il une sorte de plan social à l’encontre des salariés les plus âgés, anciens dans l’entreprise ou non ? Il s’agirait dans ce cas d’un plan social particulièrement bon marché, à l’économie même. Une nouvelle liste noire ou des consignes occultes circulent-t-elles ? Combien de cadres seniors – car ce sont bien des cadres qui sont visés – seront encore concernés dans les semaines et mois à venir ? Nous invitons chacun d’entre vous, chers collègues, à demeurer vigilants et à nous remonter les cas que vous pourriez avoir à connaitre afin que nous puissions agir préventivement.

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