Nous avons bien été obligés de nous replonger dans cette matière austère pour les uns, captivante pour d’autres…

Il y a beaucoup d’ingratitude en ce monde, nous le savons et en recevons, hélas, presque quotidiennement les signes les plus variés. Tenez, prenons l’exemple de notre article du 3 décembre dernier “Aujourd’hui à Paris : première réunion des NAO !“. Un article informatif rappelant un certain nombre de chiffres et d’informations bonnes à prendre en compte en amont d’une négociation salariale, les fameuses Négociations annuelles obligatoires (NAO). Nous y décrivions un processus connu, sans prétendre en aucune façon relater ce qui se déroulait de matin-là, à cet endroit.

Il n’en aura pas fallu davantage pour que notre DRH en titre expédie, le 10 décembre, sept jours après, un délai pourtant généralement suffisant pour apaiser un impétueux courroux, une lettre recommandée avec accusé de réception à notre Déléguée syndicale centrale, F. C., à une adresse erronée, précisons-le au passage. Ce qui nous pose problème, au-delà de la réception d’une telle missive, c’est, en si peu de lignes, le nombre d’approximations et même d’erreurs d’interprétation relevées par notre conseil. En voici quelques exemples.

Dès le troisième paragraphe, notre DRH écrit : ” Cet article intitulé « Aujourd’hui à Paris : première réunion des NAO ! » fait état de l’attitude et de propos que j’aurais tenu en même temps aux personnes présentes dans la salle “. Chers lecteurs et sympathisants, nous vous lançons un cordial défi en cette veille de fêtes : si vous trouvez où que ce soit dans l’article cité ci-dessus, la mention d’un quelconque propos tenu par la DRH Adecco France, nous vous offrons la bise de notre DSC, un superbe tapis-souris CFE-CGC Adecco et un grattoir à givre (pour voiture) aux mêmes couleurs. Sans parler d’un droit de connexion illimité à votre site préféré.

Le paragraphe suivant, c’est l’apothéose, un régal pour les gourmets. Nous lisons en effet : ” Par ailleurs, je déplore l’attitude et les propos que vous me prêtez qui sont non seulement mensongers mais à certains égards diffamatoires “. Alors là, vous aurez beau lire et relire notre article jusqu’à vous déclencher une conjonctivite, vous conviendrez aisément avec nous que non seulement non ne prêtons aucun propos à qui que ce soit personnellement, mais qu’en plus notre prose se trouve admirablement exempte de quelque diffamation que ce soit. La conscience professionnelle nous a néanmoins incité à revisiter la notion de diffamation, notamment dans l’ouvrage cité en image.

Nous relevons cette définition, simple à l’extrême, mais nous apparaissant amplement suffisante : “La diffamation consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne. Le fait en question doit être suffisamment précis pour pouvoir faire l’objet de preuve“.

Nous vous livrons ci-dessous l’essentiel du courrier envoyé en réponse par F.C. à notre DRH.

Je conteste tant la forme que le fond de ce courrier.
Je tiens, en premier lieu, à relever que votre courrier m’est personnellement adressé alors même que je ne suis ni responsable de la communication syndicale, ni directrice de publication du site www.cfecgc-adecco.com.”
(…)
” Cette personnalisation de vos griefs est d’autant plus infondée que la réunion du 3 décembre 2025 rassemblait plusieurs représentants de la CFE-CGC, ainsi que de nombreux élus et organisations syndicales. Il est donc juridiquement et factuellement impossible de m’imputer, à titre individuel, des faits ou intentions supposées liés à une communication syndicale.
Une telle démarche relève d’une mise en cause personnelle injustifiée et d’une confusion juridique évidente.

(…)

Vous indiquez que l’article intitulé « Aujourd’hui à Paris : première réunion des NAO ! » relaterait des propos ou une attitude que vous auriez tenus « au même moment » en séance, et que ces propos seraient « mensongers » voire « diffamatoires ».
Cette affirmation repose sur une lecture manifestement erronée du texte publié.
L’article en question expose, de manière générale et pédagogique, le cadre habituel et les mécanismes récurrents des réunions dites de “calage” des NAO, tels qu’ils sont connus et vécus par les représentants du personnel depuis de nombreuses années.

À aucun moment, il ne décrit ni ne retranscrit des propos précis tenus le 3 décembre 2025, ni ne vise personnellement un membre de la Direction.”

Pour nous, fin du “débat”, si débat il y eut !

Mais, chacun devine et ressent bien qu’au-delà de ces chicanes épistolaires et mouvements d’humeur un peu désordonnés, il s’agit avant tout et toujours de nous faire taire ou tout au moins de minimiser notre influence. Les données chiffrées que nous publions et nos analyses dérangent une direction qui n’entend à l’évidence pas investir un fifrelin de plus sur les hommes et les femmes de l’entreprise. Dommage, cette petite synthèse aurait aussi pu lui fournir l’occasion inespérée d’un sursaut sinon d’un changement de cap.

2 Commentaires

  1. Elle va loin quand même la dame de fer ! au lieu de gaspiller son temps comme ça, elle ferait mieux de faire un vie ma vie en agence !!! et lui montrer “comment ça marche une agence” et lui montrer les fiches de payes de nos tous nos collabs ! sinon je veux bien un grattoir

  2. Et donc pour les NAO il ne faut pas s’attendre à grand chose ? On s’en doutait, ce n’est pas chez nous qu’il faut s’attendre à être augmenté rubis sur l’ongle.
    C’est plus facile de détourner le regard sur le vrai sujet
    En attendant, la concurrence entend mieux ses salariés d’après les échos

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