C’est la fin de semaine et nous avons droit à un peu de lecture humoristique pour nous détendre. Voici, relevé sur un blog qui ne manque pas d’esprit, Serial Worker, la description, un rien ironique, du cadre (supérieur) du XXIe siècle vivant en permanence “on line” mais apparemment pas “low cost” (je me moque, ce n’est pas bien). Bonne lecture.

Le naturel élégant du cadre nomade

Rencontre spatiale, l’autre jour, dans les allées de la gare Montparnasse à Paris. C’était le matin, j’avais la fraîcheur d’un ticket de métro usagé de fond de poche, ou d’un café froid de comptoir de quai, quand j’ai croisé “The” cas, “The” phénomène. Vous savez, ce genre d’ovni d’os et de chair qui repousse à lui seul les limites de l’usage des nouvelles technologies. Le genre qui vous donne envie d’écrire une note sur un blog… Vous me suivez?

C’était comme un moment de magie, une osmose idéale entre matériel, homme et allure. On aurait presque vu la scène au ralenti, dans un improbable film titré «The Mobile Worker» , future Palme à Cannes, avec une musique du genre «Rencontre du 3ème type» en fond sonore. 
Ordi portable mains Mon cadre supérieur ou patron (il en avait tout à fait le chic), dans les 1m95 et finement habillé, marchait d’un pas à la fois sûr et posé, calme et assuré. Un mélange de Robin Renucci et de Rupert Everett, avec une démarche de mannequin évoluant sur un podium. Et pourtant dans ses mains, il tenait, à gauche, une mallette à roulettes (la fameuse mallette qui a fait couler beaucoup de pixels ici), à droite, son ordinateur portable. Si vous m’avez suivi, vous avez parfaitement compris: oui, il tenait son PC d’une seul main, ouvert, en l’air, tout en marchant et en regardant l’écran, un peu comme un serveur portant un plateau dans un bar. Mieux, des écouteurs audio étaient branchés au PC et fichées dans ses oreilles. Donc, voilà, il regardait quelque chose à l’écran (film, clip, animation 3D, rapport en PowerPoint… je n’ai pu vérifier), tout en marchant. Fort le gars, adroit et parfait.
Mais ce qui frappait surtout, c’était donc son allure, sa posture. Cette élégance feutrée, cette assurance modeste, cette aisance naturelle, ce calme dans l’effort… dans une situation pourtant fort improbable et a priori inconfortable. Bref une énervante adéquation parfaite.
Pourquoi énervante? Car on a tous vécu ces moments de précipitation (moi le premier) où l’on a pas vu venir l’arrêt de son train en gare par exemple, et où il faut en 15 secondes tout plier, tout reprendre et remballer fissa: son sac, son PC portable, sa veste, son manteau, éventuellement son parapluie… En général, cela se fait dans la sueur, le stress et la panique, quand ce n’est pas avec quelques dégâts matériels ou physiques. Et invariablement on se dit «jamais plus jamais, on ne m’y reprendra plus». Lui, en revanche, pas une virgule de travers, pas un gramme de trop, pas un tremblement en sus. Merde alors. Le parfait équilibre du «cadre tenant un ordinateur d’une main et regardant un film tout en marchant». A se demander s’il a suivi, dans une école de management, un cours de «port de portable en environnement mobile accidenté», ou écouté les conseils d’un coach d’M6! Un fabricant d’ordinateur voudrait tourner une publicité pour vendre ses appareils qu’il ne trouverait pas meilleur acteur pour incarner la mobilité informatique assumée et rayonnante!
Moralité: messieurs les marketeux et pubards des fabricants informatiques, trainez donc dans les gares et aéroports, vous y trouveriez matière à inspiration…

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