Une signature imposée
Avec un recul maintenant suffisant, peut-on affirmer avec certitude que le nouveau mode de calcul des rémunérations appuyé sur PeopleSoft V9 ait été ou non un système de destruction massive des rémunérations ? Il y a évidemment tant de cas particuliers qu’il est difficile d’apporter à cette question une réponse à l’emporte-pièce. Certains directeurs d’agence à très faible résultats ont reconnu avoir gagné au change et amélioré un peu l’ordinaire. D’un intéressement à rien ou presque ils sont passés à peu de choses, ce qui représente un modeste progrès.
Une majorité de salariés permanents cadres et non cadres reconnaissent en revanche y avoir laissé des plumes et condamnent fortement le nouveau calcul. Certains directeurs d’agence évoquent même des pertes de rémunération de l’ordre de plus de 500 euros par mois !
Nous avons, en temps voulu, mis en garde les salariés des conséquences de la signature du funeste avenant mais savons bien que des pressions et chantages ininterrompus ont amené les plus récalcitrants à la signature.
Dès le 1er février 2010 il y a près de deux ans, dans notre article titré “Faut-il signer les avenants de rémunération ? “, nous dénoncions l’opacité de la manoeuvre : “Nous avons réclamé, sans succès, d’obtenir que soient pratiquées un certain nombre de simulations sur un panel représentatif d’agences. La comparaison durant un délai convenable – six mois, par exemple – entre l’application de l’ancien mode de calcul et le nouveau, aurait permis d’obtenir des certitudes et même des garanties de maintien de la rémunération des salariés. Cette proposition logique et de bon sens, destinée à éviter toute aventure sur un sujet aussi sérieux, n’a malheureusement pas été retenue.” Et nous ajoutions même : “Trois cas nous ont été présentés par la direction, tous très favorables au salariés, mais anonymes et très orientés “vente” du projet. Ce n’est évidemment pas ce que nous réclamons. Aujourd’hui, faute d’application d’une telle méthodologie, le problème se résume à une question de confiance ou de défiance, selon l’attitude de chacun. On a envie d’y croire ou non”. Tout était dit et le moins qu’on puis en déduire c’est que faisions preuve de la plus grande méfiance.
Depuis, nous n’avons cessé de mettre en garde les salariés contre une baisse probable de rémunération que pouvait laisser craindre ce nouveau mode de calcul. On relira notre article du 17 août 2010 “Avenants de contrat : de nombreuses interrogations subsistent” et celui du 18 octobre de la même année, au titre explicite : “Nuit et brouillard sur les rémunérations” et encore celui du 21 septembre 2010 “Mais où donc est passée la partie variable de ma rémunération ?”.
Nous n’avons donc cessé de mettre en garde nos collègues, questionner la direction, demander des clarifications et simulations et aujourd’hui nombre de salariés ressentent la désagréable impression d’avoir été floués. La direction avait alors fait circuler une promesse en forme de slogan : “A performance équivalente, salaire équivalent” dont nous avons montré toutes les limites dans notre article du 20 juillet 2010 “A performance équivalente… performance équivalente“.
A ce jour, les recalculs promis pour les Lésés ne sont toujours pas effectués malgré toutes les promesses égrenées depuis plus d’un an. Des centaines de salariés floués par la magie des mathématiques financières attendent de récupérer leur dû, tout simplement. Plus grave encore, il n’est toujours pas question de revoir à la hausse les taux des salariés ayant droit à ces recalculs. Or, si recalcul il y a, c’est bien le taux avait été sous-évalué et qu’il le restera dans les années à venir, non ? Un recalcul unique ne résoud donc pas durablement la question.

Cette question des recalculs de la partie variable et des taux d’intéressement constituera l’une de nos premières pistes de travail dès que, grâce à vos votes, nous serons à nouveau élus dans les Comités d’établissement.



Lundi, sur ce blogue, ne manquez pas le deuxième épisode des “Brèves d’agences”

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