Les experts auprès du CHSCT viennent de rendre leur rapport d’enquête et d’analyse des conditions de travail au sein du Middle Office et le moins qu’on puisse dire c’est que la situation demeure inquiétante.
Bien que le rapport ne soit pas totalement finalisé, nous pouvons dès aujourd’hui en dévoiler de courts extraits avant que d’y revenir plus amplement.

Les salariés témoignent de souvent travailler dans l’urgence et le stress. S’il leur arrive d’accuser du retard dans la saisie des relevés d’heures, ils disent : « ce n’est pas parce que nous sommes mal organisés ou lents mais bien parce que nous avons trop de travail. »

La notion de surcharge de travail revient régulièrement tout au long de l’enquête et se retrouve d’ailleurs à l’origine de pratiquement tous les maux relevés.

“Ainsi, les salariés qui travaillent à temps partiel viennent travailler à plein temps et même leurs responsables saisissent des relevés d’heures. Presque tous disent dépasser le cadre horaire même sur les sites où a été instaurée une modulation mensuelle des horaires.
Les heures supplémentaires ne sont pas payées. La raison avancée est leur statut de salariés « assimilés cadre ». Il aurait été possible à une époque de les récupérer cependant, depuis janvier 2012, la Direction ne le permet plus.

L’argument du statut assimilé-cadre ne tient évidemment pas puisque le bénéfice de l’article 36 ne présente qu’un impact, positif, celui d’une affiliation à une caisse de retraite des cadres. L’absence d’autonomie sur le poste et dans les horaires exclut donc l’argument utilisé par la direction pour refuser de rémunérer les heures supplémentaires.

 “À notre avis, l’entreprise contrevient peu ou prou aux dispositions du Code du travail dans la mesure où les repos de remplacement n’interviennent que de façon fragmentaire et officieuse. C’est la raison pour laquelle nous suggérons l’instauration d’horaires flexibles, permettant l’acquisition d’un crédit d’heures (dont le montant peut être limité), l’horaire effectué par les salariés étant enregistré par badgeage.”    

La quasi totalité des salariés rencontrés par nos experts, à une exception près, aspirent à un système de comptabilité des heures au moyen d’un badge et d’une badgeuse, seul moyen fiable de comptabiliser le temps réellement travaillé.

“Ils craignent également de tomber malade. Ils disent rentrer « épuisés » chez eux et avoir beaucoup de difficultés à « oublier le travail » car, la peur de ne pas tenir les délais ou d’avoir commis des erreurs, continue de les habiter en dehors du temps de travail.”

Entre ce qui est décrit ci-dessus, le surmenage et la souffrance au travail, la limite demeure ténue. Cette angoisse permanente, cette crainte de ne pas “tenir les délais” ou de s’être trompé, s’immisçant jusque dans la vie personnelle peut très bien, sur des personnes un peu plus sensibles que d’autres, évoluer vers une forme d’épuisement physique et moral et même de burn-out.
“…Cette contrainte qui pèse sur la prise de congés oblige les salariés à morceler leurs congés d’été sans pour autant bénéficier de jours de congés de fractionnement. Beaucoup hésitent à poser trois semaines d’affilées car ils craignent de se mettre en retard pour clôturer la paie lors de leur retour ou
mettre en difficulté leurs collègues qui auraient à répondre aux réclamations sur des salaires et des factures qu’ils n’ont pas établis.”
Ces propos résonnent comme un signal d’alarme que doit impérativement entendre la direction. Après la peur de ne pas y arriver dans les délais, voici la crainte de prendre des congés légaux…

Voici donc, comme promis, un petit échantillon du rapport de nos experts sur les conditions de travail en Middle Office. Nous savions la situation difficile des salariés des Centres de services et UTA mais voici que les experts d’un cabinet réputé nous le confirment et l’écrivent. Nous reviendrons bien entendu plus en détail sur le sujet mais n’hésitez pas à nous apporter vos témoignages.

1 COMMENTAIRE

  1. ouai …. mais bon … c'est pas comme si, en plus, ils étaient sous payés quoi ???
    c'est vrai avec les salaires de ministres qu'ils se font !

    PS : Humour noir !

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