Du 4 au 25 août, rediffusion du meilleur de l’année

Article publié le mercredi 19 mars 2014

Faire simple, ce serait bénéficier des
progrès technologiques afin de faciliter les tâches secondaires et
annexes tout en gagnant en rapidité sur leur exécution, libérant ainsi
un précieux temps à affecter aux missions principales. Le moins qu’on
puisse dire sur le sujet c’est que, question simplification au
quotidien, c’est plutôt mal barré. Nous l’avions vu au sujet de la
suppression de la carte Total – voir notre article “Vers la suppression de la carte Total
– remplacée, au nom de prétendues économies, par un système
incomparablement plus long, plus complexe et, au final, en défaveur du
salarié.

Aujourd’hui, la mise en œuvre du logiciel Concur s’inscrit exactement
dans la même logique. Nous n’épiloguerons bien entendu pas sur la
phonétique fâcheuse de l’appellation Concur. N’insistez pas, nous ne
ferons aucune allusion graveleuse, ni sous-entendu grivois ; ce n’est
pas le genre de la maison. Une maison honnête et prude qui se demande
toutefois qui a bien pu baptiser d’un tel nom un innocent logiciel qui
ne demandait qu’à prodiguer ses services au plus grand nombre. 

Plus contraignant, plus complexe et plus long d’utilisation que Self RH,
lui-même plus contraignant et complexe que le formulaire papier qu’il
remplaçait, ce logiciel controversé vient alourdir encore un peu plus
les tâches annexes à la fonction principale des salariés. Bien sûr,
certains rétorqueront avec raison que le phénomène est général et que le
simplification administrative fruit de la technologie n’était, au
final, qu’un mirage, salariés et citoyens croulant sous une
complexification infinie, et ils auront raison. Soyons concret et
évaluons objectivement le temps passé à la réalisation d’une note de
frais sur formulaire papier (deux à trois minutes au pire) et celui
affecté à la même tâche sur Concur. Nous devons frôler le coefficient
multiplicateur cinq, six ou même plus pour les “débutants”. Oublié aussi
le mythe du “zéro papier” puisqu’il faut à la fois scanner l’ensemble
des justificatifs, les photocopier par sécurité, en cas de perte par les
services postaux, avant d’envoyer les originaux au siège. Bonjour la
simplification. Il revient, de plus, au salarié de renseigner nombre de
rubriques supplémentaires sans doute exigées par la comptabilité
analytique à laquelle le salarié est ainsi prié de contribuer. Par
exemple, pour chaque justificatif il est nécessaire de remplir de nom du
fournisseur. Pour un ticket de métro à un peu plus d’un euro, il s’agit
de nommer le fournisseur RATP, au cas où l’on ignorerait pareil détail.
Vous prenez un repas seul en déplacement, il vous faudra quand même
mentionner le nom de celui qui déjeune, c’est-à-dire le votre, au cas
sans doute où, jeûnant, vous vous seriez contenté d’offrir le déjeuner à
un passant. Surréaliste…

De plus, les rejets pour correction à la moindre petite imperfection
viennent alourdir encore le temps passé tout en permettant à la
direction de différer au maximum l’échéance de règlement. Ces petites
tracasseries et brimades au quotidien génèrent une irritation dont on
aurait tort de sous-estimer les conséquences à terme. Où est donc le
progrès ? Où est passé le mythe d’une technologie facilitatrice et
pourvoyeuse de temps ? A qui et à quoi sert cette complexification
croissante ?

Réduction du temps de travail, réduction d’effectifs et complexification
incessante des tâches au quotidien rendent vaines les incantations de
la direction incitant les salariés à multiplier le visites commerciales,
le temps passé sur le terrain, les contacts avec les clients, les
propositions actives… Plus les années passent, plus le salarié
pianote, pianote, pianote… l’essentiel de son temps, le nez rivé sur
un écran. La structure génère de la complexité qui exige à son tour de
la structure, etc…jusqu’à l’asphyxie des hommes et des organisations.
Comment s’étonner que, pendant ce temps, des structures légères,
centrées sur le métier, taillent allégrement d’importantes croupières
aux mammouths adipeux peinant à se mouvoir ? Cette vérité dérangeante ne
se trouve jamais clairement abordée par des cadres dirigeants tétanisés
à l’idée de se voir soupçonner de ringardise, de passéisme ou même
d’être devenus “has been“, le type d’accusation qui ne pardonne
pas dans un grand groupe et pas même dans une PME. Gageons qu’il y
aurait pourtant sans doute là une piste de réflexion fructueuse…

Pour rencontrer et
discuter avec vos élus CFE-CGC dans votre agence, centre de services ou
autre, rien de plus simple : écrivez-nous et nous définirons ensemble
une date de passage en septembre, octobre ou novembre.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici