Les grandes entreprises de travail temporaire et notamment Adecco déplorent de plus en plus ouvertement la concurrence un peu déloyale, affirment-elles, d’entreprises de taille plus modeste recrutant de préférence des permanents formés, clés en main en quelque sorte, pour leur tailler de larges croupières. Des noms circulent, au premier rang desquels Proman, mais aussi Adequat, Temporis, etc… Mais à qui revient en premier la responsabilité de cette fuite de talents vers des concurrents de taille plus modeste ? Les premières questions à se poser devraient être : pourquoi ce collaborateur de qualité a-t-il quitté le leader de la profession pour s’en aller exercer son savoir-faire dans une entreprise trois, quatre ou dix ou vingt fois moins importante ? Qu’a-ton fait ou non pour en arriver là ? Qu’a-t-on fait pour le retenir ?
Si le cas était isolé, il faudrait s’en remettre à la faute à pas de chance ou à l’exception, se dire que l’expérience ne durera pas et qu’il ne s’agit que d’errements tout à fait provisoires mais, malheureusement, la pratique est courante et une bonne partie des transfuges semble prendre souche chez ces concurrents. L’herbe y est-elle vraiment plus verte pour autant ? Les pratiques sont-elles éthiques et transparentes ? Sur ce dernier point, nous observons quand même un certain nombre de comportements à la limite ou même en dessous. Il s’agit bien souvent mais pas toujours de recrutement de fichiers clients et le candidat au changement n’a de poids que celui de son fichier, un fichier qu’il devra convertir en partie et assez rapidement aux vertus du changement de fournisseur en matière de travail temporaire. Il arrive aussi que la quiétude du nouvel embauché ne soit que de courte durée tant certaines ETT ont un fâcheuse tendance à licencier aussi vite qu’ils n’embauchent.
Ces réserves étant posées, on observe que de nombreux salariés Adecco, victime d’erreurs managériales de taille ne se sont retrouvés à la concurrence qu’à contre cœur. La direction mesure-t-elle à sa juste importance le manque à gagner résultant du passage à la concurrence de ces collaborateurs qui, ayant quitté Adecco, mettront un soin tout particulier à le concurrencer pendant cinq, dix, vingt ans ou plus. Il ne sert à rien de cravacher sans relâche les salariés et leur imposer de façon tout à fait théorique une inflation du nombre de visites à réaliser si l’on ne soucie pas en priorité de fidéliser les éléments formés et opérationnels présents dans l’entreprise.

4 Commentaires

  1. Exactissime !
    Ce fut mon cas (transaction ; car dégouté et harcelé) il y a 2 ans ; ce fut un déchirement car j'y avais quand même passé 25 ans.
    Et aujourd'hui si je fais le compte : 80% de mes ex-collègues DA sont partis comme moi à la concurrence et avec fichiers clients et TT bien entendu.
    Certes, ce n'est pas forcément le paradis chez les autres ETT (et j'en connais depuis 30 ans que je le fais le taf) mais je crois qu'il y a quand même une constante : ON TE FOUT LA PAIX et on te laisse bosser.
    Les marges ne servent pas a engraisser des lignes managériales inutiles et des siéges pléthoriques et on gagne bien notre vie et surtout dans une ambiance sereine et propice à un service de qualité respectueux du client comme de l'intérimaire.
    Et pour conclure, je dois recevoir un mail tous les 4 ou 5 jours de mon employeur, il est interdit de demander des reportings et je consacre 4 heures à l'administratif par semaine… le reste du temps, je vais voir les clients d'Adecco leur demander si ils sont content d'être augmenté 2 fois par an pour un service de merde rendu par des gens qui s'en foutent.

  2. @Anonyme de 7h45 :

    Tout à fait raison sur la notion de "service de merde par des gens qui s'en foutent".

    Je me lève tous les matins pour mettre des gens à l'emploi (faire du planning comme dirait mes chefs) et faire en sorte que le client ait le sourir en me voyant arriver.

    Donc j'essai de donner un sens à toutes mes actions et demandes la même chose à mes collaborateurs. C'est ainsi que nous sommes l'une des agences de mon bassin ayant un bon retour sur investissement et des clients heureux.

    Car à ma connaissance, on a aussi des clients/intérimaires qui reviennent des autres ETT…. dont les pratiques peuvent être limites limites : c'est un peu le sens donné à cet article.

    Si tu es parti(e), pourquoi encore passer ton temps ici ?

    Ton agence, tu l'aimes où tu la quittes… (j'ai pas dit "Adecco", c'est différent…)

  3. On est bien d'accord sur le fond…
    Mais oui, les autres ETT ne sont pas la panacée comme je l'ai dit ; c'est simplement qu'il y a globalement plus de respect pour l'humain.
    Si je reviens ici, c'est que tu n'effaces pas 25 ans de ta vie comme ça et j'ai quand même vécu des années extraordinaires du temps des "pères fondateurs".
    Si tu es heureux dans le Goulag, c'est respectable ; profites tant que ça dure !
    Mes quatre agences, je les aimais avec les gens qui travaillaient avec moi ; mais au bout d'un moment, on ne peut supporter le mépris constant et la gabegie qui est érigée en système managérial.
    Donc j'ai quitté car plus en phase avec ce qui me semble être l'antithèse de ce que je pense être la philosophie de ce travail.
    Pour info, j'ai 30 ans de TT derrière moi, rapporté à l'entreprise 5 millions d'euros depuis mon entrée, dirigé jusqu'à 5 entités, gagné 6 voyages et 4 challenges nationaux, rencontré mon épouse chez ECCO et quand je suis parti, je faisais encore 60 heures hebdo.
    Je dois connaître environ une bonne soixantaine de gens qui travaille dans 17 enseignes diffèrentes sur la moittié de la France et quand je compare, je sais de quoi je parle… effectivement, il y a des pourris partout, mais la proportion est particulièrement élevée chez Adecco.

  4. Il n'y a pas qu'à la Rochelle pour les erreurs managériales.Dans le sud est ce n'est pas mal non plus et vous devriez aller faire un tour dans le centre aussi.

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