Sans surprise, le régime de notre complémentaire santé s’avère déficitaire pour l’année 2014. Lourdement déficitaire, même. Sont pointées du doigt les dépenses excessives et plus particulièrement le déficit important occasionné par les conjoints dont la quote-part devrait fortement augmenter et même vraisemblablement au moins doubler. On sait qu’aujourd’hui les conjoints contribuent à hauteur de 23 euros par mois et le calcul s’avère donc simple : la participation pourrait bien se monter à une cinquantaine d’euros. On comprend bien ici le glissement qui s’opère entre une mutuelle considérée auparavant comme familiale et une sorte d’assurance individuelle dont on exige l’équilibre pour chacun des assurés.
Mais cette mesure ne suffira évidemment pas à combler à déficit qui laisse rêveur sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée la négociation il y a deux années seulement. Il faut reconnaître que la portabilité, effective depuis juin dernier n’a fait qu’aggraver considérablement la situation. Sans parler des taxations éhontées imposées par les précédents gouvernements qui ont pioché allègrement dans les mutuelles complémentaires santé au risque d’une dégradation, aujourd’hui avérée,  de l’accès au soin des salariés les moins aisés. D’année en année, le reste-à-charge s’alourdit et il devient de plus en plus coûteux de se soigner convenablement.

Alors, comme pour tout contrat d’assurance, la situation ne pourra s’améliorer qu’en œuvrant sur les deux sempiternels leviers : les cotisations et les prestations. Comme pour la retraite, l’alternative demeure inchangée entre l’augmentation des cotisations et la baisse des prestations, l’un n’excluant pas toujours l’autre… Partenaires sociaux et direction vont devoir rapidement opter pour un choix entre le maintien des prestations au risque d’une augmentation des cotisations ou pour l’inverse. Mercer pourrait, de son côté, proposer un encadrement serré sur les postes les plus déficitaires tels que les soins dentaires, éternel bouc-émissaire du système de santé, les analyses, la radiologie, les auxiliaires médicaux… Tout cela n’épargnera sans doute pas une hausse des cotisations, l’objectif affiché étant le retour à l’équilibre du régime au 1er janvier 2016. L’assureur (AG2R) a très clairement posé un ultimatum et ne renouvelle le contrat cette année que sous l’expresse réserve d’une mise en place en 2015 de mesures suffisantes pour ce retour à l’équilibre.

Outre l’augmentation, apparemment incontournable de la participation des conjoints, nous nous acheminons sans doute vers une baisse des plafonds de remboursement sans savoir si pour autant un maintien en l’état des cotisations pourra être assuré. A suivre sur ce blog et nous reviendrons plus en détail sur le sujet dans notre lettre confidentielle d’information dont le premier numéro devrait paraître en tout début avril.

3 Commentaires

  1. Allons-nous vers une mutuelle plus obligatoire (non signé par les OS) … au vu des nombreux mécontentement sur les prestations et surtaxe de l'état (sur la participation salarié et patronat qui est elle de nouveau taxer dans nos impôts), le pas n'est plus très loin
    Mais il faudra prouver que nous sommes couvert dans une autre mutuelle chaque année

    Reste donc à voir s'il y aura vraiment des propositions corrects dans les prochaines négociations

  2. et pourquoi ne pas quitter le régime de sécurité sociale et complémentaire et aller vers d'autres systèmes de protection qui existent dans certains autres pays europeen?

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