Certains élus attendaient avec impatience la venue de notre PDG à la réunion du CCE d’aujourd’hui, espérant peut-être encore, contre toute attente raisonnable, recueillir des informations inédites, une vision à moyen terme, des moyens innovants, une volonté de redonner du sens aux salariés qui s’esquintent à longueur d’année à assurer la meilleure prestation possible. Eh bien, rêveurs et utopistes invétérés et chroniques en seront pour leurs frais. La montagne accoucha, non même d’une souris mais d’un souriceau malingre. Il ne fut question ce matin que d’intelligence artificielle, de dématérialisation, d’Aloha, d’applications mobiles, de chatbots, de structures, de tribus, d’alternance. Bref, rien que du conventionnel et même du convenu…

Notre président semblait intarissable lorsqu’il déroulait à haut débit son discours bien rodé sur les vertus de l’intérim 3.0 alors que, dans le réseau, dans la vraie vie, grandissent le mécontentement et même la colère. A ce sujet, d’ailleurs, nous attendons toujours le retour sur la dernière enquête GPTW. Visiblement pressé d’en finir avec cet exercice scabreux, notre président débita, quasiment sans reprendre son souffle, tout ce qu’il avait prévu de dire, empêchant de fait toute intervention ou question de la part des élus. L’intervention semblait bien préparée et bien calibrée.

Puis, après son intervention, les élus CFE-CGC, comme à leur habitude, intervinrent à de multiples reprises, prouvant ainsi qu’il n’y a aucune raison de subir en silence sans réagir. C’est notre rôle de prendre la parole et nous la prenons, que cela plaise ou non. Et comme l’on dit dans les noces américaines, que ceux qui ont quelque chose à dire s’expriment maintenant ou se taisent à jamais.

Au final, pour les vrais salariés, de chair et d’os, non dématérialisés, notre président ne semble pas avoir grand chose à proposer. Sur l’affligeante politique ou plutôt absence de politique salariale gelant les fixes pour la onzième année consécutive – à l’exception de la hausse égalitaire et donc inéquitable de 30 euros il y a deux ans – , désespérément rien. Sur l’incroyable montée de la précarité dans les effectifs, avec un taux de CDD passé en quelques années de 10% à 35% : rien qu’une timide constatation sans la moindre justification. Et d’ailleurs, combien reste-t-il de ces CDD aujourd’hui ? Pas un mot non plus sur la multiplication des ruptures conventionnelles, les mobilités forcées et les pressions insensées, les signatures d’avenant extorquées, toutes mesures et attitudes se concluant à plus ou moins court terme par le départ du salarié.

Pas plus d’information sur la dimension du réseau et l’effectif de permanents à trois ou cinq ans. Pour un peu et avec beaucoup de naïveté, plus ou moins feinte – c’est souvent confortable la naïveté – ou sous l’empire de substances interdites, on finirait presque par se laisser bercer par la belle histoire d’une évolution full web de notre métier sans aucun impact sur les effectifs. 

Plus que jamais, les cadres et l’encadrement savent pouvoir compter sur nous, notre parole libre, nos interventions et actions dans l’intérêt de tous. D’ailleurs, l’information libre, plus que jamais, c’est ici.

2 Commentaires

  1. Il faut se lever contre le racket organisé des agences, pénalités de dérogations, augmentation des frais indirects, budget 2019 avec un prévisionnel de PV en baisse, CT inatteignables, les vrais sujets dont la rémunération de tous dépend.

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