Adecco France, vache à lait du groupe… ce n’est pas nouveau…

Œuvrant sur un marché plus que mature, la direction du groupe Adecco n’a jamais fait mystère de son ambition de devenir “leader par les coûts”, ce qui nous semble pour le moins paradoxal. Le leader, en principe, c’est celui qui surpasse ses concurrents par le volume de ses ventes, de son chiffre d’affaires et ceci grâce à sa stratégie commerciale, la qualité de sa force de vente et, avant tout, l’attrait de son offre. Mais prétendre devenir “leader par les coûts”, c’est annoncer et afficher ouvertement, une politique de réduction de l’outil de production, le réseau en l’occurrence, dont nous savons bien qu’il est essentiellement constitué de main-d’œuvre, c’est-à-dire des salariés permanents.


Pour ceux qui n’entreverraient pas encore l’aboutissement du plan Adecco 2020 – ex-Élan 2020, appellation supprimée après que nous ayons observé et fait remarquer que “lean” (lean management) constitue l’anagramme parfait d’Élan… – nous allons citer quelques chiffres collectés aux meilleures sources et démontrant l’ampleur des économies à réaliser par le groupe. 

En 2018, il s’agissait de diminuer de 50 millions d’euros les coûts au niveau du groupe. Soit, mais en 2019, cette année, c’est 120 millions qu’il va falloir trouver, ce qui commence à corser un peu le jeu. Mais ce n’est encore rien à côté de ce qui nous attend puisque en 2020 l’entreprise devra réduire les coûts de 250 millions d’euros, de même qu’en 2021. On imagine bien que l’optimisation des achats de fournitures, d’abonnements divers et variés ou du papier toilette ne vont pas suffire… Il faudra forcément tailler dans le vif. D’ailleurs les grandes manœuvres ont commencé et qui ne connait autour de soi des cadres et non cadres poussés, d’une manière ou d’une autre, vers la sortie ? Les ruptures conventionnelles se multiplient, tout comme les fusions de sites et leurs conséquences négatives sur les effectifs. Au stade actuel, la digitalisation, elle-même ne suffira pas non plus à générer pareils gains sur les coûts, tout au moins dès 2020.

Pourtant, quelles que soient les messages alarmistes et les pressions régulièrement exercées sur le réseau, le groupe va bien, très bien même. La France demeure le plus gros contributeur mondial du groupe – certains parlent même de véritable vache à lait – avec un revenu annuel en progression d’environ 13% sur la période 2016-2018 tandis que les États-Unis, deuxième contributeur, voyaient le leur régresser d’environ 7%. Chaque emploi supprimé ne l’est donc qu’au nom d’une performance financière à toujours améliorer.

Plus que jamais, les salariés cadres permanents et intérimaires doivent prendre conscience de la nécessité d’être représentés et défendus par des élus engagés, intègres et qui vous informent sans tabou, bref des élus CFE-CGC.

Prochainement sur ce blogue :
Télétravail : où en est-on ?
Le forfait-jours passé au crible
Des syndicats qui défendent vraiment les salariés
Les conseils de prud’hommes
Vigilance sur les soldes de tout compte

3 Commentaires

  1. Pas besoin de PSE
    Il suffit de faire des budgets inatteniables et de menacer de faire des exemples pour faire régner la loi
    Adecco plus que jamais leader du grand n importe quoi pour ses salariés mais pas pour ses actionnaires !!!!

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