Tout est parti d’un bilan, le triste bilan du dialogue social, résumé dans l’article “Quel bilan pour le dialogue social chez Adecco ?“. Nous donnions un aperçu, non exhaustif, hélas, de ce bilan : “Un accord PAP de protocole électoral
fragilisant la représentation du personnel et notamment des cadres et
largement inférieur aux possibilités légales, le constat réitéré de
salariés permanents de moins en moins représentés dans les instances,
des salaires fixes gelés depuis 12 ans, ce qui est absolument unique
dans l’histoire des entreprises en France, un budget social CE au taux
le plus faible de la profession (facile à vérifier et nombreux articles
sur ce blogue), un accord GPEC obsolète et inactivé alors que se
multiplient les réorganisations et que se rapproche l’échéance “Adecco
2020”, plus de participation aux bénéfices depuis une douzaine d’années,
aucun accord d’intéressement malgré nos sollicitations répétées (et par
conséquent vraisemblablement pas de prime PEPA en 2020), aucun agent de
maitrise, ni assimilé-cadre parmi les plus de 3 000 permanents –
uniquement des cadres et des employés -, situation totalement inédite
dans le monde de l’entreprise. 



Continuons.
Toujours pas de véritable 13ème mois malgré la fusion avec Adia (en
1996…) dont les ex-salariés continuent d’en bénéficier, une prime PEPA 2019 plafonnée à 30 k€,
ce qui a exclu mécaniquement la quasi-totalité des cadres. Cette
injustice serait d’ailleurs passée inaperçue sans nos réactions
indignées (voir sur notre blogue). Ajoutons un accord de classification
inférieur à l’accord de branche et de toute façon demeuré lettre morte
et, de plus, parfaitement inopérant (toujours aucune passerelle
formalisée pour passer d’une classification à celle supérieure), un
projet de télétravail sans la moindre contrepartie, ni défraiement
(chauffage, électricité, équipement…), aucune véritable politique de
Qualité de Vie au Travail, ni de droit à la déconnexion…”. Faut-il poursuivre cette pénible énumération ?

Pour reprendre le terme que nous avions utilisé, le bilan est accablant et, malgré notre position de syndicat catégoriel, difficile d’imaginer un instant de ne pas y réagir. Devant pareil constat, que faire ? L’union fait la force, dit-on  et c’est assez généralement vrai. S’impose donc immédiatement l’idée d’une action syndicale coordonnée dont les protagonistes s’entendraient sur un socle de décisions, démarches et actions conjointes tout en gardant, bien entendu, leur autonomie et leur identité.  Il ne s’agit que d’établir un dénominateur commun, une sorte de base incontournable et non négociable.

Nous en avons donc appelé à l’ensemble des organisations syndicales présentes chez Adecco pour définir ensemble ce socle, au sein d’un groupement intersyndical. Quelques-unes ont déjà répondu favorablement, d’autres réservent leur position pour le moment, et les idées fusent. La grève n’est qu’une hypothèse parmi d’autres et par forcément la mieux adaptée à la situation. Il convient de bien peser les avantages et inconvénients d’une action collective qui fera encore perdre du salaire à des collègues déjà rincés par une politique salariale implacable. Et puis nous savons par expérience que le taux de participation ne sera jamais bien élevé (hormis dans l’Ouest…) dans une entreprise multi sites comme la notre. D’autres pistes sont à l’étude sur lesquelles nous devrions très rapidement communiquer.


Chacun a aujourd’hui le pouvoir de contribuer à son niveau à un vaste mouvement destiné à remettre enfin la politique sociale de l’entreprise à sa juste place. Chacun d’entre nous, chacun d’entre vous a le pouvoir de contribuer, même modestement, à faire bouger les lignes. Nous allons avoir besoin de vous.  A part la couleur mythique de notre logo, il n’y a aucune mais vraiment aucune question que nous demeurions la lanterne route du dialogue social de la profession.

5 Commentaires

  1. Une action symbolique de "partage de gâteau" devant le plus grand nombre possible d'agences Adecco, si possible en mobilisant d'autres BU du groupe, ça pourrait avoir une certaine classe ainsi qu'un écho médiatique intéressant. Et puis c'est convivial!

    Au plaisir d'en reparler,

    Signé
    (tu sais qui)

  2. Il est grand temps d'agir et j'espère pas trop tard vu les départs depuis quelques mois. Il faut aller vite par contre. Nous sommes épuisés en agence.

  3. Merci pour ce petit rappel de la participation massive à l'Ouest
    Si on a su faire pourquoi les autres DO n'ont pas suivi ? Pas compliqué pourtant

  4. moi j'ai claqué ma dem, j'en ai trop mare. du coup +15% chez la concurence, il m'aurrait fallut attendre un sacré moment chez modis pour obtenir ça, car meme pas 1% par année c'est une insulte qui a trop durée et ne me concerne plus.

    une autre action comune possible, c'est un depart massif et coordonée des consultants. la direction n'aura plus le choix, et ceux qui seront partis en seront bien plus heureux; comme moi.

    a bon entendeur

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