Du 24 juillet au 21 août, rediffusion du
« meilleur de l’année »

Article paru le 7 novembre 2019
Les prestations de nos DRH ressemblent de plus en plus à une pièce de
théâtre de Feydeau. L’un, tel le mari jaloux, entre par la porte quand
l’autre sort subitement par la fenêtre et les nouveaux venus sont
annoncés en même temps que les sortants. Sur ce dernier point,
reconnaissons que l’on gagne du temps, même si l’on en vient à éprouver
un certain malaise devant la preuve d’une préméditation évidente. Ainsi,
pour ce qui concerne les DRH groupe, Véronique succède à Diane qui
suivait Émilie, elle-même supplantant Raphaël qui lui-même… Quant aux
DRH France, Sophie prend la suite de Natalie qui avait remplacé
Anne-Sophie, elle-même succédant à Marine qui remplaçait une autre
Véronique. Cette valse permanente de nos Directrices des ressources
humaines commence à inquiéter sérieusement les plus sereins de nos
collègues sur les raisons profondes d’une telle précarité.





Le tempo semble à peu près identique d’un DRH à l’autre. Les six
premiers mois passés en immersion et découverte sont suivis d’un
“rapport d’étonnement” qui laisse, peu après, place à l’étonnement
d’être… remercié rapidement. Comme on ne nous dit pas tout, nous
sommes contraints d’échafauder quelques hypothèses les plus
vraisemblables possibles sur cette rotation accélérée de nos DRH. Des
relations normales de travail sont-elles devenues impossibles avec notre
PDG ? Le poste est-il sous-payé en regard de ce qui se pratique sur le
marché ? Les projets de l’entreprise sont-ils à ce point inacceptables
en termes de ressources humaines qu’aucun praticien n’accepte de les
assumer ? L’horizon de notre profession s’assombrit-il si fort que cela
justifie pareille débandade ? Qu’est-ce qui fait fuir ou justifie
l’éviction de ces cadres des ressources humaines ? Il est temps pour la
direction de s’exprimer simplement sur le sujet car il y va d’une
confiance qui commence à s’émousser sérieusement.





Et puis surviennent fatalement d’autres questions. Quelle est la marge
de manœuvre sur le sujet des ressources humaines dans une entreprise qui
s’est engagée à fond dans la financiarisation  de son modèle économique
? Dans quelle mesure le DRH peut-il encore se positionner comme force
de proposition alors qu’on ne lui parle de que rentabilité, de
productivité et de résultats ? Pourquoi Adecco s’avère-t-il incapable de
fidéliser, ne serait-ce que quelques années, son DRH.





La situation s’avère moins rassurante encore si l’on prend en compte les
départs précipités du numéro deux de l’entreprise, le Directeur
général-adjoint et le DGO, Directeur général des opérations. Perdre en
trois mois son DGA, son DGO, sa DRH groupe et sa DRH Adecco France
envoie un bien mauvais signal aux salariés permanents, aux intérimaires,
aux clients, aux actionnaires. La direction doit communiquer de toute
urgence sur le sujet !

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