Les objectifs ambitieux fixés par l’entreprise pour le CDI apprenant – 15 000 embauches dont 3 000 avant cette fin d’année – sont-ils réalistes et atteignables ?

L’avenir nous le dira.

Cette nouvelle approche du recrutement consiste à offrir simultanément à un candidat à la fois une formation adaptée et ses souhaits et besoins et à ceux du marché, dès la signature du contrat, et un emploi assorti d’une rémunération mensuelle garantie. Ce dispositif s’appuie sur le contrat CDI Intérimaire, contrat tout à fait spécifique créé en 2014 et destiné à sécuriser le salarié intérimaire en lui proposant des missions plus longues et surtout une rémunération pendant les inter-missions, ce qui constituait, lors de sa création, une vraie petite révolution.

La formation du CDI apprenant permet d’obtenir un diplôme ou une certification, atout non négligeable pour enrichir un CV et améliorer l’employabilité du salarié qui quitte donc Adecco plus qualifié qu’il n’y est entré.

Là où nous sommes nettement plus mitigés, c’est sur la ritournelle des centaines de milliers d’offres d’emplois ne trouvant pas preneur – 400 000 selon une sorte de consensus. Ce chiffre impressionnant est sujet à caution si l’on considère qu’une bonne partie de ces offres concerne des emplois souvent déjà pourvus de fait, ou particulièrement insalubres et très souvent ultra-précaires. Conclusion, on ne se bouscule pas au portillon pour y postuler. N’imaginons pas 400 000 bons et vrais emplois vacants même si le nombre réel peut s’avérer très important. Il n’empêche qu’il a toujours été fascinant et même scandaleux pour l’observateur lambda de constater que dans un pays comptant plus de six millions de chômeurs, sans doute réellement bien davantage, il puisse y avoir un seul emploi non pourvu.

Adecco a identifié un certain nombre de métiers en tension ou pénuriques pour lesquels la recherche de candidats relève à la fois du jeu de piste et de l’enquête policière. Le CDI apprenant devrait donc permettre, selon notre direction, de pourvoir à l’embauche de 15 000 salariés avant fin 2021 dans 17 métiers repérés comme particulièrement en tension. Parmi ces métiers sempiternellement en pénurie de candidats, on retrouve les maçons, les plombiers, chauffagistes, aide-soignants, conseillers de clientèle, techniciens de maintenance, etc…

Il revient donc aux entreprises privées telle Adecco de pallier à l’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi, principal marqueur de l’échec de tout un système éducatif, de longue date dépassé par les évènements et complètement à la ramasse.

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