Oui, mais à quoi ? A de véritables NAO ?

Comme nous l’annoncions le 24 août dernier, Lee Hecht Harrison vient de concrétiser son rapprochement – traduire rachat – de BPI Group, auprès du fond d’investissement Perceva, spécialisé dans l'”accompagnement capitalistique” des entreprises. Le but déclaré consiste à devenir le numéro un du marché de l’expertise et du  conseil RH. Jusqu’en fin d’année les deux entités devraient plus ou moins poursuivre leurs activités séparément, s’observer, se flairer avant la grande fusion, sans forcément d’effusions, au premier trimestre 2022. Dans un communiqué de presse, Aurélie Feld, présidente de LHH, s’engage à revenir sur le devant de la scène dans quelques semaines pour présenter la nouvelle organisation de son groupe.

Quel impact social aura ce “rapprochement” ? Nous sommes évidemment incapables de répondre à cette question, n’ayant pour seule certitude, malgré les dénégations énergiques de la direction, que dans l’arithmétique des rachats d’entreprises, un plus un ne fait jamais deux mais, à terme, toujours beaucoup moins.

Dans notre article du 20 septembre 2020 “Mais où est donc passé Altedia ?”, nous expliquions la disparition d’Altedia, victime de son “rapprochement” avec le groupe Adecco dont l’étreinte lui fut fatale. Relire cet article pourrait donner quelques indications sur les étapes à venir de tous ces rachats-fusions et sur leurs conséquences. Nous reviendrons, bien entendu, sur la disparition programmée des marques Spring et Badenoch & Clark, pardon Badenoch + Clark, au nom d’une politique de marque mondiale mais surtout d’une rationalisation et une optimisation des coûts destinée à faire toujours plus de profits avec moins de moyens. Rien que pour l’activité conseil du groupe, nous observons quand même la disparition de quatre marques en moins de deux ans, ce qui n’est pas rien. Ne subsistera que la plus imprononçable d’entre elle, Lee Hecht Harison, dont beaucoup moins d’un pour cent de nos concitoyens a déjà entendu le nom et serait capable de le répéter !

Ces investissements massifs du groupe Adecco dans le conseil traduisent une volonté de développer un offre à forte valeur ajoutée tout en digitalisant à marche forcée l’intérim, prestation jugée à faible rentabilité. Comme nous l’avons plusieurs fois évoqué, ces acquisitions démontrent en tout cas la santé florissante du groupe et la capacité qu’il aurait à améliorer la grille salariale et les conditions de travail des équipes qui continuent d’assurer à la fois l’essentiel du chiffre d’affaires et des résultats d’Adecco France, lui-même premier contributeur du groupe mondial. Ne l’oublions jamais.

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