La crise sanitaire jouant les prolongations avec ses malicieux virus venus d’on ne sait où, le télétravail semble avoir encore de beaux jours devant lui, ce qui n’est pas forcément négatif pour les entreprises, ni pour les salariés tout étant une question de dosage. L’indispensable lien humain et social ne peut être conservé et enrichi qu’en maintenant un certain nombre de rituels et de rencontres dans le cadre de nos fonctions mais il faut bien reconnaitre que les outils numériques permettent l’accomplissement d’un très grand nombre de tâches d’ordre tertiaire, pour faire simple, sans incidence particulière de la localisation. Un travail effectué huit heures par jour sur un clavier et au téléphone peut parfaitement être réalisé de n’importe quel endroit sous réserve des contraintes techniques de plus en plus ténues d’une alimentation électrique, d’une couverture réseau et d’une connexion internet convenable. Le salarié s’y retrouve en temps de transport et l’entreprise se réorganise pour réduire le nombre et la surface de ses locaux loués à prix d’or. Ça c’est pour le versant positif.

Pour l’autre versant, moins glorieux, reste le refus catégorique de la direction de prendre en charge les frais induits par cette activité délocalisée que représente le télétravail. D’une logique intemporelle considérant que l’employeur fournit un espace de travail, les outils nécessaires à la fonction exercée, l’électricité, le chauffage, l’eau, les fournitures, nous sommes subrepticement passés à un transfert massif de coûts pour aboutir à un salarié prenant à son compte la plus grande partie de ces coûts. Même la très pingre URSSAF prévoit et détaille la totalité des frais engagés par le télétravailleur, potentiellement pris en charge, et propose aux entreprises un barème particulièrement complet. Tout y est prévu et notamment l’immobilisation d’une surface affectée au travail, le chauffage, etc. Nous vous invitons à consulter ce barème qui va même au-delà de nos revendications exprimées à la direction.

Mais comme “qui ne dit mot consent” et que la plupart des salariés acceptent sans rechigner de payer de leur poche les frais engagés, pourquoi voudriez-vous que la direction se montre davantage non pas généreuse mais simplement équitable ? Pourtant, l’hiver est là, avec une énergie considérablement plus chère que l’an dernier – plus de 50% de hausse sur le gaz cette année, par exemple – et, plus encore que l’an dernier, le coût de chauffage des salariés en télétravail va donc s’envoler. Des salariés nous ont confié avoir pointé des surcoûts de 50 à 150 euros  mensuels sur leurs factures de l’hiver 2020 vs hiver 2019. Ajoutez à cela la disparition d’une bonne partie de la part variable et le différé de versement de ce qu’il en reste… La paupérisation est en marche.

 

3 Commentaires

  1. Je confirme un surcoût de 456 € entre la période octobre 2020 à avril 2021 et la période octobre 2019 à mars 2020. Pour une maison modeste c’est pas mal ! c’est complètement anormal de devoir payer pour travailler

  2. J’ai refusé le télétravail uniquement pour ce motif en m’exprimant clairement à ma direction. On m’a répondu que la société ne ferai rien et que mon bureau était à ma disposition en agence.
    Pas de télétravail et aucun transfert, une baisse de salaire en moins

  3. J’ai constaté une augmentation importantes de mes factures alors que l’hiver n’a pas été plus rude que l’année d’avant. Je limite le télétravail au minimum, pas envie de payer pour travailler !!!!!

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