Du lundi 25 juillet au mardi 23 août rediffusion du meilleur de l’année
Article paru le 17 mai 2022

Les concurrents, tout au moins un certain nombre d’entre eux, pourraient au moins avoir la délicatesse de nous remercier. En effet, nous constatons chaque jour sur le terrain qu’ils doivent en grande partie leur progression et leur réussite à d’ex-collègues transfuges de Adecco partis pour diverses raisons mais essentiellement à la recherche d’une meilleure rémunération.

C’est un peu la règle dans tous les domaines d’activité où l’on constate que les majors n’ont de cesse de former des nouveaux entrants qui, une fois un certain niveau d’expertise acquis, traversent la rue, comme dirait l’autre, pour améliorer leur situation.On a toujours dit et su que les champions d’une profession servaient d’école pour leurs concurrents. Mais de toute école il faut bien un jour sortir. Il y a quelques années, ce fut Proman qui draguait éhontément tout ce qui bougeait et dont une grande partie des équipes provient du groupe Adecco. Les dirigeants père et fils de cette entreprise accueillaient à bras ouverts ceux que la direction considère comme des renégats et qui leur livraient savoir-faire, relationnel local et clientèle sur un plateau moyennant bons soins et rémunération motivante. Le phénomène de transfuge ne concerne qu’à la marge les majors, aussi vrai que bien peu nombreux sont ceux qui se sentent de quitter bonnet blanc pour coiffer blanc bonnet. Tant qu’à changer, autant changer vraiment.

Outre la rémunération, de nombreux témoignages nous font part d’une meilleure considération, d’une moindre charge administrative et de report et par conséquent d’un retour au métier. Ils insistent sur leur satisfaction de retourner à nouveau sur le terrain, de rencontrer des clients pour les commerciaux et des candidats pour les recruteurs. Ils nous évoquent aussi l’agilité encore possible dans une structure grossissante mais encore à visage humain, tout en étant parfaitement conscients que la possible évolution vers une cotation en bourse sonnerait le glas de ces atouts.

Aujourd’hui ce serait surtout Adéquat, mais pas seulement, qui bénéficie des promotions de l’école de formation à l’intérim qu’incarne aujourd’hui notre entreprise sur le marché. Les embauches d’anciens Adecco s’enchainent mois après mois, à se demander si cette entreprise ne devient pas un peu une sorte de succursale ou de filiale. Concernant les moyens-grands acteurs de la profession tels Synergie et Crit, souvenons-nous de l’exfiltration d’un Directeur de région chez l’un et, plus récemment, du sauvetage de l’un de nos cadres dirigeants chez l’autre.

Ces dernières années, ce sont des dizaines et sans doute des centaines de nos collègues qui, toutes fonctions confondues, s’en sont allés grossir les rangs et user leur énergie commerciale à nous tailler des croupières jour après jour. Chaque départ à la concurrence de l’un des permanents Adecco se traduit perte durable de chiffre d’affaires, de clients, de rentabilité et souvent même de salariés intérimaires. Curieux que notre direction ne se préoccupe pas davantage de la question.

Pour une erreur managériale grave, par exemple, c’est un permanent compétent qui  s’en va exercer ses compétences deux ou trois décennies durant chez l’un de nos concurrents et donc forcément à notre détriment. Combien tout cela nous coûte-t-il ? La direction mesure-t-elle les conséquences de ces transferts ? Si oui, que prévoit-elle pour freiner l’hémorragie, retenir les talents et fidéliser ceux qui la font vivre ?

J-3 : Il revient…

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