1. Seulement la moitié des femmes cadres déclare reprendre leur activité professionnelle facilement après un congé maternité… La dernière étude de l’Apec dresse un tableau loin d’être idyllique : 71% des femmes cadres considèrent être encore mal accompagnées par les entreprises à leur retour de congé maternité. La parentalité reste un sujet qui doit être mieux appréhendé par les entreprises pour favoriser à la fois l’évolution professionnelle des collaboratrices et un collectif de travail bienveillant.

« J’ai mis du temps à annoncer que j’étais enceinte, j’avais l’impression de leur faire un truc pas bien », « On sait que ce n’est jamais le bon moment pour l’entreprise », « Ma remplaçante m’appelait tous les jours », « Je n’ai jamais déconnecté pendant mon congé. Ce n’était simplement pas possible, surtout quand je pensais à tout ce qui m’attendrait au retour », « Si je ne me connectais pas durant mon congé maternité, j’allais me retrouver à mon retour avec 1 800 mails ! », « À mon retour, tout avait été réorganisé, je ne savais pas à quoi je servais », « J’ai eu un mail récap de mon collègue des choses en cours à mon retour mais personne n’est venu me voir. Ça été très difficile à vivre » … Comme le montrent les verbatims recueillis par l’Apec pour son étude Le retour de congé maternité des femmes cadres : des difficultés et trop peu d’accompagnement, de l’annonce de la grossesse à la reprise du travail, les obstacles sont encore nombreux.

Ainsi, près d’une femme cadre sur deux (47 %) considère que le retour au travail demeure encore difficile et elles sont 71 % à estimer que les entreprises ne s’impliquent pas suffisamment pour favoriser ce changement de vie. En effet, le retour en entreprise est parfois jalonné de difficultés qui ne facilitent pas la vie des mères, ni leur niveau de stress (fatigue, charge mentale, etc.). Elles sont 44 % à admettre avoir du mal à retrouver leur place et 56 % à avoir le sentiment de ne plus être considérées comme engagées. Elles citent également le manque de transparence sur les changements organisationnels intervenus en leur absence, notamment les décisions stratégiques.

« Alors que la qualité de vie et des conditions de travail reste au cœur des attentes des cadres et des enjeux des entreprises, la question du congé maternité, de l’annonce de la grossesse au retour en entreprise, s’apparente à une zone grise, constate Gilles Gateau, directeur général de l’Apec. Des bonnes pratiques existent, les entreprises, en lien avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, ont un rôle central à jouer pour garantir l’équité et l’épanouissement professionnel des femmes cadres. »

Pourtant, de bonnes pratiques et des solutions existent pour faciliter et accompagner la parentalité en entreprise

  • Préparer et former les managers à la bonne attitude à adopter avant et au retour de congé.
  • Davantage informer et expliquer aux cadres les modalités, les attentes de l’entreprise, sensibiliser les collaborateurs à accompagner l’absence de la jeune mère.
  • Préparer l’absence : décider des modalités de remplacement d’un commun accord, participer au recrutement et à la formation du remplaçant, anticiper les conditions de retour.
  • Préparer le jour du retour : informer toute l’entreprise, promouvoir la bienveillance, préparer la réintégration de la cadre (physique, technique et commerciale).
  • Mettre en protocole autour du retour en entreprise et légitimer la parentalité en entreprise.

La maternité, un frein à l’évolution professionnelle

La parentalité demeure malheureusement encore l’un des premiers facteurs d’inégalités : 50 % des cadres estiment que des femmes avec des enfants sont pénalisées dans les entreprises et une grande majorité des cadres, hommes et femmes, affirme qu’une femme ayant eu des enfants est freinée dans sa progression de carrière.  69 % des cadres estiment d’ailleurs qu’un congé maternité ralentit de plusieurs années l’évolution professionnelle. S’il fallait changer des modalités, 69 % des cadres déclarent qu’il faudrait aménager un congé parental plus court, mais mieux rémunéré, faisant un lien étroit avec les annonces gouvernementales de janvier.

Source : Courrier Cadres

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