Les résultats effarants de cette enquête menée par l’Agefiph résonnent en écho des politiques menées par nombre d’entreprises dans un contexte de libre-échange débridé. Pour faire très bref, il faut être toujours moins cher et plus rapide dans un contexte pesant de normes, d’obligations administratives, de process, des reporting, de réorganisations incessantes, de digitalisation idéologique et maintenant d’IA… Les salariés paient cette frénésie, souvent parfaitement stérile, au prix fort et en voici les preuves. (NDLR)

Sur un sujet longtemps tabou, une étude de l’Agefiph éclaire sur la santé mentale en milieu professionnel et sur les progrès à réaliser par les entreprises en matière de prévention.

Selon une étude de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph) publiée le 23 avril dernier, 25 % des salariés français considèrent être en mauvaise santé mentale. Avec 12 000 accidents du travail liés aux risques psychosociaux en 2023, les maladies psychiques reconnues d’origine professionnelle avaient augmenté de 25 % cette même année.

Le premier poste de dépense de l’assurance-maladie

Nommée « Grande cause nationale » pour 2025, la santé mentale, « un sujet longtemps tabou » selon l’Agefiph, est le premier poste de dépenses de l’assurance-maladie (23 milliards d’euros de dépenses annuelles). Les coûts directs et indirects de la mauvaise santé mentale (absentéisme, mauvaise performance, arrêt maladie, coûts de soins) sont évalués à 163 milliards d’euros par an.

Si ce risque concerne les entreprises de toute taille et de tous secteurs, l’hébergement, la restauration et le médico-social, qui affichent des taux supérieurs à 30 % de salariés en mauvaise santé mentale, sont les plus touchés, souligne l’étude de l’Agefiph.

Concernant les jeunes de 18 à 24 ans, 50 % éprouvent des troubles de santé mentale et 21 % sont concernés par la dépression (contre 12 % en 2017). Les employeurs sont aussi touchés : 72 % des créateurs d’entreprise qualifient leur état physique et mental de « mauvais ».

Seules 23 % des entreprises proposent un plan de prévention complet en santé mentale

Pourtant, seules 23 % des entreprises proposent un plan de prévention complet en santé mentale, et 39 % des salariés n’ont accès à aucune mesure préventive. Or, les organisations adoptant des stratégies complètes constatent une augmentation de 26 % de salariés en bonne santé mentale. De plus, observe l’Agefiph, 90 % des salariés considèrent l’attention portée à la santé mentale comme un facteur important dans le choix d’un employeur.

Face à cette crise sanitaire, l’Agefiph, organisme paritaire géré par les partenaires sociaux, préconise la mise en place d’une culture ouverte et inclusive facilitant la prise de parole sur le sujet, le soutien aux personnes en souffrance psychique et le maintien dans l’emploi des personnes concernées par ces troubles.

Source : site confédéral CFE-CGC

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