C’est fou ce qu’ils sont précoces les enfants aujourd’hui. Nombre d’entre eux ne veulent plus être pompiers, soldats ou policiers mais plutôt actionnaires. Notez que ce n’est pas forcément un mauvais plan et on les comprend un peu. Chez Adecco, par exemple, l’actionnaire maintiendra son dividende pour 2012 à hauteur de 1,80 euro par action, soit le même montant qu’en 2011 malgré une chute sévère des résultats à hauteur de -28%. Pour l’actionnaire, la règle du jeu est assez simple, c’est : “tu gagnes, je gagne, tu perds, je gagne quand même”. Le problème, c’est qu’il faudra bien trouver l’argent pour combler la différence et les économies attendues de la restructuration et du plan social à peine achevé ne manqueront pas d’y contribuer fortement.
Les résultats sont donc tombés, dans tous les sens du terme, en forte chute par rapport à 2011, ce qui n’est pas vraiment une surprise compte tenu de la conjoncture très dégradée que nous connaissons. Le bénéfice net du groupe s’élève à 377 millions d’euros au lieu de 519 en 2011, ce qui a contrarié les milieux financiers puisque le titre a perdu 4,3% hier au SMI de Zurich, faisant d’Adecco la “lanterne rouge” du jour.
Le chiffre d’affaires du groupe ne baisse, lui, que de 4% globalement mais de 17% en France au quatrième trimestre, ce qui relègue notre pays au rôle de cancre de la classe alors qu’il tenait auparavant, avec brio, le rôle de vache à lait. Pour l’année 2012 complète, le chiffre d’affaires français a reculé de 14% à 5,2 milliards d’euros, la France rejoignant l’Italie et l’Espagne dans le peloton de queue. L’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Amérique du Nord ainsi que les pays dits émergents continuent, eux, leur croissance. Ces derniers affichent une croissance à deux chiffres de 11% pour un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros, relativement important par rapport au chiffres d’affaires totale du groupe qui s’établit à 20,5 milliards d’euros.
Il n’empêche que le groupe a, selon l’expression consacrée, “manqué le consensus” (quel horrible terme phonétiquement parlant) puisque les résultats affichés sont inférieurs à ceux attendus par le sacro-saint marché. J’aimerais bien d’ailleurs voir quelques énergumènes du sacro-saint marché venir exercer leur talent une quinzaine de jours en agence… rien que par curiosité.
Il n’empêche que les centaines d’emplois sacrifiés et les centaines de fermetures d’agences ajoutées à une reprise modérée attendue du marché en fin d’année devraient assurer une année 2013 financièrement correcte. Les seuls à trinquer auront été les salariés.

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