Dans la longue série à grand succès “Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué”, nous avons glané sur le Journal du Net un article synthétisant parfaitement les changements prévisibles accompagnant le passage du ticket-restaurant papier au ticket-restaurant électronique. La conversion s’avère très loin d’être neutre pour le salarié. A vous de juger.
Les titres-restaurant se transforment en
cartes de paiement. Une dématérialisation qui impacte le quotidien des
salariés.
Devront-ils changer de nom, ces bons vieux titres-restaurant ? Les
“chèques” (de table, déjeuner ou restaurant) et autres “tickets”
(restaurant) passent à l’ère numérique. Le carnet cède sa place à une
carte à puce.
Attendu depuis des mois, le décret
encadrant la dématérialisation des titres-restaurant a enfin été publié
le 7 mars 2014. Au-delà du changement de support physique, cette
évolution a des répercussions pratiques sur la façon dont les salariés
dépensent ce budget repas cofinancé par l’employeur.

Du chèque au porte-monnaie

Des mentions obligatoires (nom de l’entreprise, montant du titre…) encadrent les tickets restaurant
en papier. La dématérialisation bouleverse ces contraintes : seuls le
nom et l’adresse de l’émetteur et ceux de l’établissement bancaire
apparaissent sur le support électronique. Impossible, par exemple, de
faire apparaitre le montant d’un ticket caché dans le circuit imprimé
d’une carte à puce.
D’ailleurs, l’idée même de “coupon” disparait au profit de la notion de “cagnotte”. Vous
aviez l’habitude de recevoir un carnet mensuel de 20 titres-restaurant
de 8 euros chacun ? Vous disposez désormais à chaque début de mois de
160 euros sur votre carte à puce. Vous pouvez dépenser à votre guise : 2
euros le lundi, 15 euros le mardi, 9,50 euros le mercredi… Au cours
d’une même journée, il devient possible d’utiliser 10 euros à 13 heures
et 5 euros à 17 heures. Seul un plafond de 19 euros par jour limite
cette liberté.

Adieu avoirs, monnaie, pourboires

Implication directe : finis les avoirs ou la menue monnaie que vous
rend le restaurateur. Finis aussi, si le commerçant se révèle moins
arrangeant, les centimes perdus parce que votre menu n’atteint pas le
montant de votre ticket. 
La gestion de ses dépenses de restauration peut elle aussi se révéler
moins simple. Pour avoir une idée précise du solde de vos
titres-restaurant le 23 du mois, il n’est plus possible de décompter les
titres restants. Les salariés devront utiliser leur téléphone ou Internet pour connaitre la somme disponible sur leur carte.
Les émetteurs de titres-restaurant (Edenred, Sodexo, Chéque Déjeuner,
Natixis Intertitres…) ont l’obligation de rendre cette information
disponible gratuitement à tout moment.

Liberté… pour l’employeur

Dernière incertitude : tous les commerçants et restaurateurs
acceptant aujourd’hui les tickets papier en feront-ils de même avec
leurs homologues électroniques ? A priori, oui, sauf s’ils se voient
imposer des frais qu’ils jugent trop élevés.
Évidemment, cette dématérialisation
n’est pas obligatoire : les deux systèmes coexistent et les
3,5 millions de salariés bénéficiaires ne franchiront pas tous le pas du
jour au lendemain. Car, in fine, c’est à l’employeur que revient le
choix du support des titres restaurant. 
Source :  Journal du Net

4 Commentaires

  1. Je profite de votre article pour vous signaler que le groupe Adecco est en phase de déploiement de la Carte Ticket Restaurant chez euro engineering. Cela devrait-être effectif début 2015.
    Suivant le bilan qui sera tiré de cette expérience, une généralisation aux autres sociétés du groupe est possible.

  2. Avec sa carte, on peut préciser que l'on ne pourra plus "prêter" un ticket restaurant à un collègue (mais lui avancer un peu d'argent si on a pas déjà atteint les 19€), ou même donner un ticket à sa famille (on peut pas couper une carte en deux !)
    Je vous laisse réfléchir aux autres impact négatif

  3. Impossibilité également d en faire profiter un sans abri par exemple. Le fait de donner un ticket restaurant permettait d être certain que la personne dans le besoin s'en servirait pour se nourrir par exemple…
    Bon article de rue89 également sur la dématérialisation des TR :
    https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&ei=vMCAVIS9Do_taPK0gMgL&url=http://rue89.nouvelobs.com/2013/07/25/contre-dematerialisation-tickets-resto-244543&ved=0CB0QFjAA&usg=AFQjCNEt0uXoiI2Z6kyVmR-huocYO1SKrw&sig2=BI8Xgvn6wPo7jJ-H4DaXUQ

    Science sans conscience n'est que ruine de l'âme…

  4. Tout à fait d'accord avec les commentaires précédents ! Sans parler de l'impossibilité de participer aux Restos du cœur ou d'inviter son équipe à déjeuner pour fêter un succès ou un anniversaire. Avec 19 euros maxi par jour, nous n'aurons pas grand chose dans nos assiettes… J'espere que nous allons garder nos tickets papier.

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